Des dépôts de silice presque purs découverts il y a neuf ans sur Mars par le rover Spirit seraient similaires à ceux connus près des geysers d’El Tatio (au Chili) et on les doit à la vie.
En 2008 le rover Spirit découvrait des dépôts de silice presque purs dans le cratère Gusev sur Mars. Ces dépôts ressemblent à ceux qui se forment autour de sources chaudes terrestres où ils sont associés à des formes de vie microbiennes. Deux exobiologistes montrent aujourd’hui que certaines de ces structures sont similaires à celles connues près des geysers d’El Tatio, au nord du Chili. Pourquoi est-ce important ? Les formations d’El Tatio, qui semblent avoir une origine hydrothermale, ont été produites par une combinaison de processus biologiques et non biologiques.
Rechercher des traces de vie sur Mars implique une étude approfondie des sources hydrothermales. Le développement de biomasse et la distribution de ces organismes étant en effet contrôlés par la disponibilité des sources de nutriments et d’énergie produits par l’activité hydrothermale qui capture et conserve les biosignatures du vivant. El Tatio, au Chili se trouve au bord du très sec désert d’Atacama et c’est l’un des sites sur Terre qui ressemble le plus aux sols martiens, ce qui en fait un lieu intéressant pour la recherche de vie microbienne sur Mars. Preuve supplémentaire avec cette étude menée par les deux exobiologistes Steve Ruff et Jack Farmer qui rapportent que les sources chaudes analysées sur le site produisent des dépôts de silice aux structures influencées par des organismes quasi identiques à ceux trouvés il y a huit ans par le rover Spirit dans le cratère de Gusev.
La réflexion qui se pose naturellement est de savoir si ces dépôts découverts par le rover Spirit sur Mars il y a huit ans pourraient aussi avoir été influencés, façonnés par la vie. « L’exploration martienne atteint un stade où nous pouvons commencer à chercher des biosignatures, ces traces qui indiquent la présence de la vie présente ou passée », explique Steve Ruff.
Malheureusement, Spirit n’avait pas l’instrumentation suffisante pour sonder les caractéristiques micrométriques internes des roches martiennes. La NASA envisage néanmoins d’envoyer un nouveau rover sur Mars en 2020. Le robot aura pour mission d’examiner des parties de la planète dont les conditions auraient pu être propices à la vie microbienne en sondant dans les roches martiennes des traces de vie passées.