Donald Trump, le Président américain nouvellement réélu, vient de signer un décret qui vise à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mais pour quelles raisons au juste ?
La gestion de la crise sanitaire : un échec de l’OMS ?
L’une des raisons principales avancées par Donald Trump pour quitter l’OMS est la gestion de la pandémie de COVID-19. Le Président américain a en effet accusé l’organisation internationale de ne pas avoir pris les mesures nécessaires en temps voulu pour endiguer la propagation du virus. Selon lui, l’OMS aurait même favorisé la Chine en retardant l’annonce de l’ampleur réelle de la pandémie et en minimisant les risques dès les premiers signes de l’épidémie, ce qui aurait contribué à la propagation mondiale du virus.
Cette critique s’inscrit dans un contexte plus large de méfiance vis-à-vis des institutions internationales. Trump a en effet souvent remis en question le rôle de l’OMS et d’autres organisations mondiales qu’il considérait comme étant trop influencées par des puissances étrangères, notamment la Chine. Pour lui, ces institutions ne servaient pas les intérêts des États-Unis et étaient devenues des instruments de manipulation politique.
Les financements injustes des États-Unis mis en avant par Trump
Outre la gestion de la pandémie, Trump a également critiqué l’OMS pour ce qu’il considérait comme des paiements disproportionnés des États-Unis. Selon lui, les contributions financières des États-Unis à l’OMS étaient en effet trop élevées par rapport à celles d’autres pays, notamment la Chine qui contribuait beaucoup moins malgré ses relations économiques et diplomatiques croissantes avec l’organisation ainsi que sa population de 1,4 milliard de personnes. Comme le souligne Trump : « La Chine, avec une population de 1,4 milliard d’habitants, compte 300 % de la population des États-Unis, mais contribue près de 90 % de moins à l’OMS. »
Cette critique a ainsi été un thème récurrent dans le discours de Trump qui estimait que les États-Unis étaient constamment sollicités pour soutenir financièrement des initiatives mondiales, souvent sans bénéfices clairs en retour.
Le défi du retrait de l’OMS
Le retrait des États-Unis de l’OMS ne sera pas immédiat. En vertu de la Constitution américaine et des procédures diplomatiques, un tel retrait nécessiterait en effet l’approbation du Congrès ainsi que le respect d’un préavis d’un an. Cela signifie que même après la signature du décret, le processus de retrait serait long et complexe. De plus, les États-Unis devraient honorer leurs obligations financières envers l’OMS pour l’exercice en cours avant de pouvoir se retirer définitivement.
En pratique, cela signifie que même si la décision de Trump semble résolue, il existe un certain nombre d’obstacles législatifs et financiers qui rendent cette rupture encore incertaine. Dans le même temps, cette décision a exacerbé les tensions internationales, notamment avec les alliés des États-Unis qui ont critiqué ce retrait comme une forme d’isolement des États-Unis et un affaiblissement de la coopération mondiale dans la lutte contre les pandémies.

Quel est le rôle de l’OMS ?
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) joue un rôle fondamental dans la protection de la santé publique mondiale. En tant qu’agence spécialisée des Nations Unies, elle est chargée de coordonner les efforts internationaux face aux menaces sanitaires, qu’il s’agisse de pandémies, d’épidémies ou de crises sanitaires majeures. L’OMS fournit une assistance technique aux pays en développement, aide à établir des politiques de santé publique et met en place des programmes pour améliorer les systèmes de santé dans les régions les plus vulnérables.
L’OMS intervient également dans la recherche et la distribution de vaccins, de médicaments et d’équipements médicaux. Elle établit des lignes directrices internationales sur une variété de sujets, allant des pratiques de soins de santé aux politiques de prévention des maladies. L’organisation a joué un rôle clé dans l’éradication de certaines maladies, comme la variole, et dans la lutte continue contre la polio. Elle soutient aussi les pays dans la gestion des épidémies, en offrant une expertise sur la prévention, le traitement et le contrôle des maladies.
La réaction de l’organisation face à la décision de Trump
L’OMS a rapidement exprimé son regret après l’annonce du retrait américain, rappelant que les États-Unis avaient joué un rôle clé dans sa création en 1948 et avaient été un partenaire de longue date dans les efforts mondiaux de santé publique. L’OMS a également souligné que les États-Unis et l’organisation avaient ensemble fait d’énormes progrès dans la lutte contre des maladies comme la polio et que le retrait des États-Unis affaiblirait les efforts mondiaux pour protéger la santé de millions de personnes.
Enfin, l’organisation a insisté sur le fait que son rôle n’était pas seulement de gérer les crises sanitaires, mais aussi de construire des systèmes de santé solides dans les pays les plus pauvres. Selon l’OMS, se retirer de l’organisation ne ferait que nuire à l’influence des États-Unis sur les décisions sanitaires mondiales et compromettre la santé de la population mondiale, y compris celle des Américains.