Près de 40% des espèces de plantes terrestres sont « rares »

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Crédits : Pexels/Pixabay

Une étude nous révèle que près de 40% des espèces de plantes terrestres dans le monde sont « très rares ». Elles seront donc les plus vulnérables face au réchauffement climatique.

Lorsque l’on évoque la biodiversité, la majorité des discussions portent sur les populations animales. Néanmoins, les végétaux font également partie de ce monde. Or, ces espèces jouent un rôle essentiel dans le bon maintien de notre écosystème. C’est pourquoi nous devons étudier et déterminer leurs effectifs dans le but de mettre en place des mesures de protection en cas de besoin.

En ce sens, 35 chercheurs de plusieurs institutions ont collaboré pendant dix ans. Le but était de compiler vingt millions de données d’observation sur les plantes terrestres du monde. Ensemble, ils proposent aujourd’hui la plus grande base de données sur la biodiversité botanique jamais créée. Ces travaux, détaillés dans la revue Science Advances, nous révèlent que la planète accueille environ 450 000 espèces de plantes terrestres.

« C’est donc un chiffre important à considérer, mais il ne s’agit que de comptabilité. Ce que nous voulions vraiment comprendre, c’est la nature de cette diversité et ce qu’il adviendra de cette diversité à l’avenir« , explique Brian Enquist, principal auteur de l’étude. « Certaines espèces sont présentes partout, elles ressemblent au Starbucks d’espèces végétales. Néanmoins, d’autres sont plus discrètes« .

Plus d’un tiers des espèces sont rares

Après analyse, il est ressorti de cette base de données que 36,5% de ces espèces étaient considérées comme « très rares ». Autrement dit, elles n’ont été observées que quatre ou cinq fois dans le monde.

« Nous nous attendrions à ce que de nombreuses espèces soient moins représentées, mais leur nombre réel est en fait assez surprenant« , poursuit le chercheur. « Il y a beaucoup plus d’espèces rares que prévu ».

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Les zones colorées illustrent les points chauds mondiaux des espèces de plantes rares. Crédits : Patrick R. Roehrdanz

Des espèces de plus en plus vulnérables

Cette étude démontre également que ces plantes ne sont pas uniformément réparties sur la planète. La majorité évolue dans les Andes du Nord, au Costa Rica, en Afrique du Sud, à Madagascar et en Asie du Sud-Est.

D’après les chercheurs, le climat est resté relativement stable depuis la dernière période glaciaire dans ces zones. C’est pourquoi elles ont pu survivre. Cependant, les dernières données révèlent que ces régions vont elles aussi être concernées par le réchauffement climatique au cours de ces prochaines décennies. Elles sont également de plus en plus exploitées par l’Homme et ses activités.

« Nous avons appris que dans beaucoup de ces régions, l’agriculture, la construction de villes, l’utilisation et le défrichement des terres vont fragmenter les habitats« , explique le chercheur. « Si rien n’est fait, notre étude indique qu’il y aura une réduction significative de la diversité des espèces rares, car leur faible nombre les rend plus sujettes à l’extinction« .

Cette étude nous rappelle également des travaux publiés il y a quelques semaines nous révélant que près de 600 espèces de plantes avaient disparu au cours des 250 dernières années. Ce taux d’extinction des plantes, peut-on lire, est 500 fois supérieur à ce à quoi l’on pourrait s’attendre normalement. Parmi les plantes disparues, citons le bois de santal du Chili ou encore l’olivier à fleurs roses de Sainte-Hélène.

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