Près de 1 000 nouveaux gènes associés à l’intelligence ont été découverts

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Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié près de 1 000 nouveaux gènes – 4 % de notre génome – spécifiques associés à l’intelligence, élargissant considérablement notre compréhension des bases génétiques de la fonction cognitive. Certains de ces gènes seraient également liés à l’autisme et la dépression.

Les personnes intelligentes semblent en effet vivre plus longtemps, mais beaucoup de gènes amenant à un esprit brillant peuvent aussi conduire à l’autisme, l’anxiété et la dépression, selon deux nouvelles études génétiques importantes. Ces travaux sont également les premiers à identifier les types cellulaires spécifiques et les voies génétiques liées à l’intelligence et à la santé mentale, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles façons d’améliorer l’éducation, ou des thérapies pour traiter le comportement névrotique.

Les chercheurs savent depuis longtemps que nous héritons souvent de l’intelligence et de certains troubles de la personnalité de nos parents. Des facteurs environnementaux tels que l’éducation et le stress façonnent aussi profondément l’intelligence et la santé mentale. Mais les généticiens ont eu du mal à identifier plus d’une poignée de gènes associés à l’intelligence. L’année dernière, des chercheurs se sont appuyés sur de nouvelles méthodes statistiques et ont été capables de détecter pas moins de 52 gènes liés à l’intelligence chez 80 000 personnes. Aujourd’hui, la même équipe ajoute près de 1000 gènes à cette liste.

Des chercheurs dirigés par la généticienne Danielle Posthuma, de l’Université libre d’Amsterdam, annoncent en effet avoir identifié 939 nouveaux gènes associés à l’intelligence chez 250 000 individus. Les ensembles de données mesuraient l’intelligence avec des scores pris sur des tests de capacités comme les mathématiques, les synonymes et la logique. De nombreuses variantes de gènes associés à une intelligence plus élevée apparaissaient chez les personnes qui vivaient plus longtemps sans maladie d’Alzheimer, ou sans développer de schizophrénie, peut-on lire dans la revue Nature Genetics, suggérant que l’intelligence protège contre ces troubles. En revanche, les gènes associés à l’intelligence sont corrélés avec un risque plus élevé d’autisme.

Dans une autre étude, les chercheurs expliquent avoir identifié 500 gènes associés à des traits névrotiques comme l’anxiété et la dépression, en analysant les dossiers médicaux et génétiques de 449 400 individus. Dans les deux études, les chercheurs ont utilisé une nouvelle méthode statistique appelée MAGMA pour rechercher rapidement des données génétiques afin d’identifier des types spécifiques de cellules et de tissus où les gènes ont été repérés. Les chercheurs ont également identifié de nombreuses cibles potentielles pour le développement de nouveaux médicaments.

« Ces résultats sont importants pour comprendre les fondements biologiques du fonctionnement cognitif et contribuer à la compréhension des troubles neurologiques et psychiatriques connexes », notent les chercheurs. Les résultats sont rapportés dans la revue Nature Genetics ici et ici.

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