Il y a quelques jours, l’astronaute Kate Rubins a récolté les premiers radis ayant poussé à bord de l’ISS. Les brassicacées (une vingtaine de plants) ont ensuite été placées dans une chambre froide en attendant le voyage de retour sur Terre prévu l’année prochaine.
Comme d’autres agences et sociétés privées, la NASA vise une exploration durable de la Lune et, un peu plus tard, de la planète Mars. Dans un premier temps, les astronautes profiteront de plats lyophilisés comme aujourd’hui. Toutefois, ces aliments emballés dans du plastique ne ravissent pas tellement les papilles des habitants de l’ISS. En outre, certaines vitamines (C et K) disparaissent aussi avec le temps.
Si ces projets à long terme se concrétisent, les futurs astronautes concernés devront alors produire une nourriture fraîche et nutritive directement sur place, les coûts de fret étant beaucoup trop importants. Dans cet esprit, l’agence américaine explore depuis plusieurs années la capacité de certaines plantes à pousser en milieu de microgravité.
D’abord de la laitue
Entre 2014 et 2016, les astronautes à bord de l’ISS ont ainsi tenté de faire pousser de la laitue dans le Vegetable Production System (surnommé « Veggie »). Pour faire court, imaginez une machine spécialement conçue pour faire grandir des cultures dans l’espace et composée de petites chambres de croissance équipées d’un éclairage LED et d’un système d’arrosage. Pendant ce temps, des équipes au sol font également pousser les mêmes semis sur Terre de manière à pouvoir comparer les récoltes.
Notez que les Russes ont été les premiers à cultiver des produits sur l’ISS. Entre 2003 et 2005, ils ont ainsi réussi à faire germer des petits pois.
Ces expériences, pour l’heure, ont été plutôt fructueuses. Les astronautes ont en effet réussi à faire pousser de la salade et à en consommer. D’après les retours, les plantes sont visiblement très bonnes et depuis quelques mois, nous savons que dans l’espace la laitue est aussi nutritive que sur Terre.

Les premiers « radis de l’espace »
Puis, en 2017, la NASA a développé une nouvelle machine, l’Advanced Plant Habitat (APH), un module de germination de la taille d’un mini-réfrigérateur. Récemment, les astronautes y ont fait pousser des radis. Pourquoi les radis ? Parce que ces plantes sont à la fois nutritives et comestibles, ont un temps de culture assez court et sont génétiquement similaires à Arabidopsis, une plante fréquemment étudiée en microgravité.
Et la récolte fut bonne ! Le 30 novembre dernier, l’astronaute Kate Rubins a en effet méticuleusement rassemblé une vingtaine de plants. Placés dans une petite chambre froide, ils retourneront sur Terre en 2021 lors de la 22e mission de fret commercial de SpaceX. Pendant ce temps, les « semis témoins » ont poussé quasiment autant et aussi vite.

Contrairement aux expériences précédentes de l’APH et du système de production végétale (Veggie) qui s’appuyaient sur de l’argile poreuse préchargée avec un engrais à libération lente, cet essai reposait sur des quantités précisément définies de minéraux fournis. Une telle précision permet une meilleure comparaison des nutriments fournis et absorbés par les plantes.
La chambre dans laquelle ont été semés les radis utilise également des lumières LED rouges, bleues, vertes et blanches à large spectre de manière à stimuler la croissance des plantes. « Des systèmes de contrôle sophistiqués fournissent de l’eau, tandis que des caméras de contrôle et plus de 180 capteurs dans la chambre permettent aux chercheurs du Kennedy Space Center de la NASA de surveiller la croissance des plantes ainsi que de réguler les niveaux d’humidité, la température et la concentration de dioxyde de carbone (CO2)« , écrit également la NASA.
Les chercheurs prévoient maintenant de répéter l’expérience prochainement en plantant un autre ensemble de graines de radis.