Les premières images de Cassini au plus près de Saturne !

Crédits : NASA / JPL-Caltech

Le premier passage de Cassini entre Saturne et ses anneaux il y a deux jours est un vrai succès. La sonde vient d’ailleurs de transmettre ses premières images au plus près de la géante gazeuse.

C’est la toute première fois qu’un engin spatial s’aventure aussi près de cette planète aux anneaux, 10 fois plus grande que la Terre. Les risquent étaient énormes, mais ils l’ont fait : « We did it ! » , avait d’ailleurs tweeté la Nasa. De ce premier plongeon (il en reste 21), l’agence américaine a pu en retirer quelques images, brutes. Sur les premières transmises par Cassini, on découvre alors une multitude de détails de la haute atmosphère de la planète alors que la sonde se déplaçait à plus de 100.000 km/h, à commencer par le tourbillon couronnant son pôle nord. L’ensemble de la galerie est disponible directement sur le site de la NASA :

Oui, les images sont brutes, je vous l’accorde, mais elles sont une vraie mine d’or pour les chercheurs. Finalement, que doit-on attendre de ces dernières plongées, résultats d’une mission sans retour qui aura coûté plus de 3 milliards de dollars ? Beaucoup de choses. Tout d’abord, Cassini  orbitera au-dessus du pôle nord de Saturne et donnera au vaisseau spatial un autre regard sur cette tempête hexagonale environ deux fois plus grande que la Terre qui sévit sur la « tête » de Saturne.

NASA / JPL-Caltech

La sonde passera un niveau supplémentaire lors de ses passages répétés entre Saturne est ses anneaux de glace : « C’est la première fois que nous allons pouvoir regarder les anneaux et Saturne séparément, a confié Joan Stupik, membre de l’équipe qui pilote Cassini à 1,4 milliard de kilomètres de la géante. Nous allons pouvoir connaître l’âge des anneaux, ce qui nous donnera beaucoup d’informations sur la façon dont ils se sont formés, et en savoir plus sur l’intérieur de Saturne, quelle est la taille de son cœur, de quoi l’intérieur est fait, comment fonctionne le champ magnétique, etc ».

Pour vous donner une idée, la sonde passera à environ 76 000 km / h entre la planète et son anneau D, espacés d’environ 1 900 km, soit à peu près la distance du nord de Washington à l’extrémité sud de la Californie. Cela peut sembler spacieux, mais à l’échelle cosmique, c’est minuscule.

NASA / JPL-Caltech

Au mois de mai prochain, Cassini tournera lentement sur elle-même pour exposer ses instruments radio sensibles qui pourront alors « écouter » le champ magnétique de Saturne. De telles données pourraient aider les scientifiques à déterminer en combien de temps la planète tourne sur elle-même. On estime cette rotation à environ 10,5 heures, mais les chercheurs ont encore des doutes. Des milliers de kilomètres de nuages ​​épais obscurcissent en effet le noyau, et toute oscillation dans le champ magnétique rotatif de la planète s’est avérée trop subtile pour pouvoir le détecter. Cependant, voler si près de Saturne pourrait aider à confirmer les données supposées.

Le 14 août, Cassini entamera cinq plongées finales, menant la sonde assez près pour « renifler » l’atmosphère extérieure de la planète au fur et à mesure qu’elle se rapproche. Enfin, le 15 septembre prochain, Cassini plongera dans les nuages ​​de Saturne. La sonde brûlera ses derniers restes de carburant et pointera son antenne vers Terre pour envoyer des mesures en temps réel des gaz de Saturne. Cela ne prendra qu’une minute. La sonde finira par se briser en morceau, par brûler pour finir en poussières. La fin glorieuse d’une mission incroyable.

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