Voici quelles seront les premières cibles du James Webb Telescope

james webb telescope
Pour trouver la "jumelle" de la Terre, la NASA a besoin d'un nouvel observatoire. Crédits : Pixabay

Au cours de ses premiers mois d’exploitation, le James Webb Telescope se focalisera sur deux systèmes planétaires abritant des mondes géants encore très jeunes. Le principal objectif de ces missions sera de déterminer la manière dont se forment ces planètes.

Quelques jours après son lancement en octobre prochain, le James Webb Telescope se positionnera autour du point de Lagrange L2, à 1,5 million de kilomètres de la Terre du côté opposé au Soleil. Protégé par un pare-soleil de vingt-deux mètres de long sur onze mètres de large composé de cinq couches très fines de matériaux extrêmement réfléchissants, il sondera l’Univers primitif, mais se focalisera également sur les exoplanètes.

Au cours de ces derniers mois, des équipes d’astronomes du monde entier ont soumis leurs propositions d’étude. Et forcément, il a fallu faire des choix. Certains projets ont d’ores et déjà été validés.

De grandes et jeunes planètes

La plupart de ces travaux se concentreront sur des objets qui n’ont pas leurs pareils dans notre Système solaire, mais qui présentent l’avantage d’évoluer à des distances éloignées de leur étoile. En plus de ne pas « baigner » dans la lumière de leur hôte, ces mondes pourraient également « briller » dans la lumière infrarouge, à condition qu’ils soient assez chauds.

Sensible à ces longueurs d’onde et muni d’un cornographe chargé de bloquer la lumière des étoiles, le James Webb Telescope tentera d’imager ces planètes directement.

Deux des premières cibles de l’observatoire seront les systèmes planétaires 51 Eridani et HR 8799. Retrouvé à 96 années-lumière de la Terre, le premier abrite une planète géante faisant environ deux fois la masse de Jupiter et évoluant à environ 17 milliards de km d’une étoile semblable au Soleil. Retrouvé à 133 années-lumière, le second système abrite quatre planètes. Ces dernières sont au moins dix fois plus massives que Jupiter, chacune évoluant à plus de 22 milliards de kilomètres d’une étoile légèrement plus massive que le Soleil.

Ces exoplanètes extérieures sont relativement jeunes, âgées de dizaines de millions à quelques centaines de millions d’années seulement. À titre de rappel, notre Système solaire s’est formé il y a plus de 4,5 milliards d’années. Les images de ces exoplanètes seront donc essentiellement des images de « bébés planètes » encore très chaudes.

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L’étoile HR 8799 imagée par Hubble en 1998. Un coronographe bloque une partie de sa lumière. Un logiciel a permis d’en soustraire davantage, de quoi révéler trois des quatre planètes du système. Crédits : NASA, ESA et R. Soummer (STScI)

Comment se forment les planètes ?

L’un des principaux objectifs sera de déterminer comment ces mondes se sont formés. Ont-ils été créés par une accumulation de matériau dans le disque entourant sa jeune étoile enrichi en éléments lourds, tout comme Jupiter dans notre système ? Ou alors, se sont-ils formés à partir de l’effondrement d’un nuage d’hydrogène, comme une étoile, avant de rapetisser sous l’attraction implacable de la gravité ?

Pour répondre à ces questions, les chercheurs s’appuieront sur les instruments du JWT pour sonder plus profondément les atmosphères de ces planètes. La NIRCam pourra par exemple détecter et mesurer les empreintes digitales atmosphériques d’éléments comme le méthane. Elle examinera également les caractéristiques nuageuses ​​et les températures de surface.

En attendant, les ingénieurs et les techniciens se préparent pour un dernier déploiement du miroir principal du télescope. Si tout se déroule comme prévu, il sera ensuite expédié vers la Guyane où il sera lancé le 31 octobre prochain à bord d’une fusée Ariane 5.