Première observation d’un très long jet de matière émis par une naine brune

Crédits : National Optical Observatory

Une étude récente publiée dans The Astrophysical Journal détaille l’observation d’un jet de matière long de près d’une année-lumière émis par une naine brune. C’est une première pour ce type d’objets qui pullulent dans l’Univers.

Il existe pléthores d’objets dans notre galaxie et dans l’Univers qui ne sont ni vraiment des étoiles ni franchement des planètes et que l’on appelle des naines brunes. On les appelle parfois aussi des « étoiles ratées », puisque celles-ci n’étaient pas assez massives pour engendrer une fusion thermonucléaire qui permet aux étoiles de « briller » dans le ciel nocturne. Malgré tout, de par leur nombre (il y a dans notre galaxie beaucoup plus de naines brunes que d’étoiles comme le soleil), les naines brunes intriguent les chercheurs depuis de nombreuses années. Il faut dire que certaines d’entre elles sont vraiment surprenantes. C’est notamment le cas de SDSS J0104+1535, la naine brune la plus massive et la plus « pure » jamais découverte. Plus récemment, c’est la surnommée Mayrit 1701117 qui a fait parler d’elle en éjectant de la matière sur près d’une année-lumière de distance, une première pour une naine brune.

Située à la périphérie du jeune amas sigma Ori, un système de cinq étoiles dans la constellation d’Orion situé à environ 1150 années-lumière de la Terre, Mayrit 1701117 a en effet récemment « craché » de la matière sur sur 0,7 année-lumière (soit un peu moins de 7 000 milliards de kilomètres). Des éjections de matière ont déjà été observées sur des naines brunes dans le passé, mais il s’agissait de « microjets » 10 fois moins longs. Ainsi, cette première vient confirmer l’idée selon laquelle les naines brunes se forment de la même façon que les jeunes étoiles en s’entourant d’un disque de matière et en grossissant par l’accrétion de nuages de gaz moléculaire. Il semblerait également que ces naines brunes grossissent par à-coups. Des bouffées apparaissent en effet le long du jet. L’accrétion de matière doit donc subir des épisodes plus ou moins actifs.

Décidément, les naines brunes n’ont pas fini de nous surprendre. Une étude récente suggérait il y a quelques mois que nous pourrions même trouver de la vie extraterrestre dans l’atmosphère de ces « étoiles ratées ». Certains de ces objets célestes plusieurs fois plus massifs que Jupiter seraient assez chauds pour avoir des températures de surface similaires à celles de la Terre et donc pourrait permettre à la vie de se développer.

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