Dans le domaine de la santé, les technologies permettent des avancées extraordinaires, notamment les robots qui réalisent à présent des interventions autonomes réussies. Une équipe chirurgicale du centre de santé NYU Langone (New York, États-Unis) vient notamment de réaliser la première greffe robotisée de deux poumons au monde sur une mordue d’adrénaline de 57 ans en forte souffrance. Elle a ainsi pu respirer pleinement pour la première fois depuis des années et retrouver le plaisir de vivre à mille à l’heure. Cette opération marque surtout une avancée majeure dans la chirurgie robotique et les procédures de transplantation peu invasives.
Une patiente éprise d’adrénaline stoppée par la maladie
La greffe a été effectuée le 22 octobre 2024, seulement quatre jours après que la patiente, Cheryl Mehrkar, une femme de 57 ans atteinte de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), ait été inscrite sur la liste d’attente pour une greffe de poumons suite à plusieurs mois d’évaluation par son équipe médicale.
Cette femme, qui a hérité d’une prédisposition génétique aux maladies pulmonaires, a été diagnostiquée avec cette maladie difficile à supporter pour les patients en 2010, à l’âge de 43 ans. Son état s’est ensuite fortement aggravé après avoir contracté la COVID-19 en 2022. Cela a alors pesé fortement sur cette passionnée de sensations fortes qui a parcouru le monde en tant que maître de plongée sous-marine, est devenue une motocycliste chevronnée en parcourant les États-Unis sur sa Harley-Davidson Sportster de 2003 et a obtenu son quatrième dan de ceinture noire de karaté avec son mari, Shahin. Le couple possédait d’ailleurs un dojo où elle enseignait avec passion avant que sa santé ne la contraigne à arrêter.
Désormais, cette technicienne médicale d’urgence bénévole pour une caserne de pompiers dans l’État de New York peut ajouter un nouvel exploit à son parcours hors du commun : elle est la première personne au monde à recevoir une greffe robotisée de deux poumons.
Une première greffe robotisée de deux poumons et une avancée majeure
La procédure est en grande partie le résultat de sa directrice, la Dre Stephanie H. Chang, professeure associée au département de chirurgie cardiothoracique à l’école de médecine NYU Grossman et directrice chirurgicale du programme de transplantation pulmonaire de l’institut NYU Langone Transplant. Un mois auparavant, elle avait déjà réalisé la première greffe robotisée d’un seul poumon aux États-Unis. Suite à cela, elle a également préparé cette nouvelle opération avec son équipe pendant six mois en réalisant trois greffes robotisées d’un seul organe pour perfectionner la technique et le déroulement de la procédure.
Lors de cette intervention d’une durée de sept heures, l’équipe a transplanté avec succès les deux poumons de la patiente à l’aide du système robotisé Da Vinci Xi, utilisé à chaque étape. De petites incisions ont été pratiquées entre les côtes pour permettre au robot de retirer les poumons, de préparer le site chirurgical ainsi que le cœur et les voies respiratoires pour l’implantation, et enfin d’insérer les nouveaux poumons.
Une greffe qui apporte des améliorations notables
« Habituellement, nous faisons soit une très grande incision sur toute la poitrine, soit deux grandes incisions pour effectuer la greffe », explique la Dre Stephanie Chang. « Avec le système robotisé, nous introduisons en fait quatre petits bras de 1,25 cm et pratiquons ensuite une incision de 5 à 6,25 cm sur le côté. C’est par là que nous faisons entrer et sortir le poumon. » Grâce à ce système, les patients « semblent ressentir moins de douleur et se rétablir un peu plus rapidement après l’opération ».
Après l’intervention, la patiente a d’ailleurs pu rapidement quitter l’hôpital et rentrer chez elle le 20 novembre. Elle s’est en outre émerveillée de pouvoir « bien respirer » presque immédiatement. Et depuis, elle a affirmé que sa respiration s’est complètement transformée.
« C’est l’un des plus grands privilèges de pouvoir aider les patients à retrouver une qualité de vie saine », affirme la Dre Chang. « En utilisant ces systèmes robotisés, nous visons à réduire l’impact de cette chirurgie lourde sur les patients, à limiter leur douleur postopératoire et à leur offrir les meilleurs résultats possibles. […] Quand on pense à la transplantation robotisée, de manière générale, cela permet simplement de réduire les traumatismes pour le patient et d’améliorer la visualisation », ajoute-t-elle.
Un pas de plus vers l’avenir
L’équipe affirme à présent travailler pour arriver à standardiser la procédure. Son objectif serait en effet de la rendre plus efficace et de s’assurer de pouvoir la transmettre facilement à d’autres chirurgiens. Cela permettrait en effet ainsi d’élargir l’accès à cette technique pour un plus grand nombre de patients.
Vous pouvez retrouver le communiqué de presse de l’hôpital sur ce lien.