Du « saumon végétalien » imprimé en 3D peut désormais être trouvé dans les rayons des supermarchés autrichiens. Le filet de poisson alternatif, surnommé « THE FILET – Inspired By Salmon » est en réalité composé de mycoprotéines. De quoi s’agit-il précisément ?
L’intérêt des mycoprotéines
Les mycoprotéines sont des protéines produites par certains champignons filamenteux. Elles sont utilisées dans l’industrie alimentaire comme source de protéines végétales. On les utilise notamment pour créer des substituts de viande, tels que des hamburgers végétaliens, des nuggets ou encore des saucisses.
Ces mycoprotéines, qui contiennent également des fibres alimentaires, sont produites par fermentation du champignon Fusarium venenatum dans des conditions contrôlées. Ces filaments de protéines ont également la particularité d’être pauvres en matières grasses et en calories.
Enfin, elles sont aussi connues pour leur durabilité environnementale, car leur production nécessite moins de ressources que l’élevage de bétail pour la viande. Elles ont donc un impact moindre sur les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’eau.
Un premier « saumon végétalien »
Les mycoprotéines suscitent également de l’intérêt dans l’industrie alimentaire en raison de leur potentiel d’utilisation dans les aliments imprimés en 3D, ce qui nous ramène à ce fameux « saumon végétalien » développé par la startup de technologie alimentaire Revo Foods. La société a travaillé en collaboration avec une autre startup, Mycorena, pour concevoir une mycoprotéine spécialement conçue pour être soumise à une imprimante 3D.
Ce substitut de poisson gras est aujourd’hui considéré comme le premier aliment imprimé en 3D à atteindre les rayons des supermarchés. Cependant, vous ne le retrouverez qu’en Autriche, du moins pour le moment (6,99 euros les 130 grammes).
Du point de vue nutritionnel, le produit contient une gamme de vitamines et, comme son homologue animal, des acides gras oméga-3. Il est également considéré comme riche en protéines, à raison de 9,5 grammes pour 100 grammes.
Cette nouvelle approche pourrait bientôt séduire les plus soucieux du bien-être animal et de la protection de l’environnement. On estime en effet que 34% des stocks mondiaux de poissons sont surexploités (poissons capturés plus rapidement qu’ils ne peuvent se reproduire). La production alimentaire représenterait également plus d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 31% proviennent des fermes d’élevage et de pisciculture.
Selon le site Web de Revo Foods, la production de ces « filets de saumon » végétaliens rejetterait de son côté de 77 à 86% de dioxyde de carbone en moins et utiliserait 95% d’eau douce en moins que la capture et la transformation du saumon conventionnel.
