Un premier « lit funéraire » romain complet retrouvé à Londres

lit funéraire romain Londres
Une vue aérienne du lit funéraire et une illustration de ce à quoi il pouvait ressembler autrefois. Crédits : MOLA

Les récentes fouilles archéologiques sur un chantier de construction à Londres ont révélé des découvertes fascinantes datant de l’époque romaine, offrant un aperçu rare de la vie funéraire il y a près de 2 000 ans. Ces trouvailles comprennent cinq cercueils en chêne romain ainsi qu’un lit funéraire exceptionnellement bien préservé.

Une découverte exceptionnelle

Situé à une profondeur d’environ six mètres sous le niveau de la rue, ce site de fouilles est désigné comme le dernier lieu de repos de certains des premiers habitants du Londres romain et offre un aperçu précieux de leurs pratiques funéraires.

Pour rappel, la ville de Londres était sous domination romaine pendant la période allant de l’année 43 apr. J.-C., qui a débuté avec l’invasion de l’empereur Claude, à 410 apr. J.-C.

Ce qui distingue cette découverte, c’est la présence d’un lit funéraire complet en chêne, une première en Grande-Bretagne. Fabriqué avec soin, il présente des pieds sculptés et des articulations fixées par de petites chevilles en bois.

Les chercheurs pensent que le lit a été démonté avant d’être placé dans la tombe, ce qui soulève des questions intrigantes sur son utilisation potentielle. Ils avancent notamment l’idée qu’il aurait pu jouer un rôle spécifique dans les rituels funéraires de l’époque romaine. Ce lit aurait notamment pu être utilisé pour transporter le défunt jusqu’au lieu d’inhumation, ce qui souligne l’importance accordée aux objets accompagnant les défunts dans leur voyage vers l’au-delà, conformément aux croyances locales.

Un lieu de sépulture stratégique

L’emplacement des sépultures à proximité de la grande voie romaine de Watling Street, à environ 170 mètres à l’ouest des murs de la ville romaine, n’est pas vraiment une surprise. Les Romains avaient en effet l’habitude d’enterrer leurs morts le long des routes principales à la sortie des villes. Cette pratique était liée à leurs croyances religieuses et à la symbolique associée au passage vers l’au-delà.

La proximité de la grande voie romaine suggère également que l’emplacement était stratégiquement choisi. Watling Street était une voie de communication cruciale à l’époque romaine, reliant diverses parties de la province romaine de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne). Placer des sépultures le long d’une route importante pouvait donc être un choix délibéré en lien à des croyances sur le voyage de l’âme.

Beaucoup d’autres surprises

Outre les cercueils et les lits, les archéologues ont également mis au jour des restes de squelettes humains, ainsi que divers objets personnels tels que des perles, une fiole en verre et une lampe décorative datant du début de la période britannique romaine.

Ces trouvailles s’accompagnent de puits bordés de bois et de sols en craie, indiquant que le site a également été utilisé comme atelier de bronzage au 13e siècle. Des artefacts plus récents, tels qu’une conduite d’eau du 15e ou 16e siècle et des preuves d’un cimetière du 16e siècle, ont également été découverts.

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Une lampe romaine, une fiole en verre et des perles faisaient partie des objets trouvés sur le site. Crédits : MOLA

Les niveaux de conservation exceptionnels des découvertes, qui ont été rendus possibles grâce à la boue humide de la flotte fluviale, ont émerveillé les chercheurs en leur offrant une rare opportunité d’explorer ces vestiges du passé.

Les archéologues du Musée d’archéologie de Londres (MOLA) prévoient de poursuivre les fouilles sur ce site tout au long de l’année avant le début de la construction d’un immeuble de bureaux de luxe.