La start-up Savor révolutionne l’industrie alimentaire avec une technologie innovante capable de produire des graisses comme du beurre à partir de dioxyde de carbone atmosphérique et d’hydrogène extrait de l’eau, sans recourir à des animaux, des plantes ou des terres agricoles. Cette avancée promet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et ouvre la voie à une alimentation plus durable et respectueuse de l’environnement.
La transformation de la production alimentaire
La production alimentaire mondiale, en particulier la production animale, contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre et à la dégradation environnementale. L’élevage intensif nécessite en effet des terres agricoles étendues pour nourrir le bétail, ce qui conduit à la déforestation et à la perte de biodiversité. De plus, les animaux émettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre, tandis que la production d’engrais et la gestion des déchets agricoles génèrent du dioxyde de carbone.
Ces pratiques ont un impact considérable sur le changement climatique et la disponibilité des ressources naturelles.
Au cours de ces dernières années, des entreprises se sont donc attelées à développer des produits similaires ne nécessitant aucune production animale. Les progrès réalisés dans ces domaines, en particulier ceux des substituts de viande ou de la viande cultivée en laboratoire sont considérables.
Plus récemment, une société s’est de son côté concentrée sur les graisses, comme le beurre. En effet, la start-up Savor, soutenue par Orca Sciences et l’investissement de Bill Gates, a adopté une approche révolutionnaire en utilisant des processus biochimiques pour produire des graisses à partir de dioxyde de carbone atmosphérique et d’hydrogène issu de l’eau.
Comment ça marche ?
Tout commence par la capture du dioxyde de carbone (CO2) directement à partir de l’atmosphère. Ce CO2 est ensuite purifié et transformé en composants chimiques de base nécessaires à la synthèse des graisses. Parallèlement, l’hydrogène est extrait de l’eau par un processus d’électrolyse qui permet de décomposer l’eau en oxygène et en hydrogène à l’aide d’électricité.
Une fois obtenus, le CO2 purifié et l’hydrogène sont introduits dans des réacteurs spécialement conçus. Dans ces réacteurs, les chercheurs utilisent des catalyseurs et des enzymes pour orchestrer des réactions chimiques complexes qui transforment le CO2 et l’hydrogène en graisses moléculairement identiques à celles trouvées dans les produits alimentaires traditionnels, comme le beurre et les huiles végétales.
Cette approche permet non seulement de reproduire les graisses naturelles sans impact environnemental majeur, mais elle garantit également une qualité alimentaire équivalente à celle des produits traditionnels.
L’un des avantages clés de cette méthode est son potentiel à grande échelle. En construisant des réacteurs adaptés, il pourrait en effet devenir possible de synthétiser ces graisses de manière efficace et économique sans dépendre des variations climatiques ou des limites géographiques associées à l’agriculture traditionnelle. Bien sûr, on en est pas encore là, mais les résultats sont prometteurs.