La Chine vise à faire atterrir deux astronautes sur la surface de la Lune avant la fin de la décennie au niveau du pôle sud, comme les États-Unis. Voici quel sera le profil de la mission et quels seront les véhicules impliqués.
Le profil de la mission américaine
Nous savons que les États-Unis prévoient de renvoyer des humains sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Les quatre astronautes de cette mission feront le trajet à l’intérieur du vaisseau Orion après avoir décollé depuis la Floride au sommet de la fusée SLS. Une fois autour de la Lune, deux astronautes devront ensuite intégrer le Starship de SpaceX, lancé préalablement, dans le but de se poser sur la Lune. Sur place, ils effectueront des expériences ainsi que plusieurs sorties en surface. Une fois leur expédition terminée, les deux astronautes décolleront de la surface de la Lune pour venir à la rencontre d’Orion, qui reviendra ensuite sur Terre. Cette mission implique donc trois véhicules principaux.
La Chine, qui prévoit également de poser les pieds sur la Lune avant la fin de la décennie, proposera quant à elle une architecture de mission un peu différente.
Le profil de la mission chinoise
Selon un plan préliminaire communiqué récemment par Zhang Hailian, concepteur en chef adjoint de l’Agence spatiale habitée de Chine (CMSA), la mission impliquera un vaisseau spatial et un système d’atterrissage. Tous deux seront lancés séparément dans l’espace par une fusée Longue Marche 10 (en cours de développement). Le vaisseau de l’équipage et le système d’atterrissage accosteront ensuite en orbite lunaire avant de tenter l’alunissage.
On y apprend également que le système d’atterrissage, d’une masse totale d’environ 26 t, sera composé d’un atterrisseur et d’un étage propulsif. Ce dernier permettra l’entrée en orbite lunaire, ainsi que la descente vers la surface lunaire. Quant à l’atterrisseur, il sera capable d’atterrir en douceur sur la Lune et de ramener les astronautes en orbite lunaire. De là, l’équipage réintégrera le vaisseau spatial pour rentrer sur Terre.

Un rover, une fusée et des charges utiles pour la Chine
Notez qu’un rover lunaire fera également partie du profil de la mission. Ce véhicule aura une masse de 200 kg et aura une portée d’environ dix kilomètres. Une combinaison spatiale est également en cours de développement pour les opérations sur la surface lunaire. Elle permettra des sorties d’au moins huit heures.
En ce qui concerne la fusée Longue Marche 10, il s’agira d’un lanceur à trois étages. Le premier étage sera composé de trois noyaux de cinq mètres de diamètre. Cette fusée sera capable d’envoyer 27 t de charge utile à l’injection translunaire. Le lancement d’essai d’une version plus petite de cette fusée est prévu pour 2027. La Chine a également signalé des progrès dans les tests des moteurs à kérosène-oxygène liquide de 130 t de poussée qui soulèveront le lanceur.
Enfin, la CMSA a également lancé le 17 juillet dernier un appel à propositions pour les différentes charges utiles scientifiques qui seront envoyées à bord de l’atterrisseur lunaire. L’appel est ouvert aux instituts de recherche, aux universités et aux entreprises de haute technologie. Les propositions doivent se concentrer sur des domaines d’étude tels que la géologie lunaire, la physique, l’observation, les sciences de la vie dans l’espace et l’utilisation des ressources in situ.
Notez que cette mission sera plus qu’une simple campagne de communication ou qu’une démonstration de force. Rappelons en effet que la Chine envisage la construction d’une base lunaire dans les années 2030.
