Prédire l’évolution d’un coma sera bientôt possible grâce à l’IRM

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Chaque année en France, ce sont des milliers de personnes qui tombent dans un coma, et en déterminer l’évolution pour les médecins se révèle être très compliqué. Des chercheurs français viennent de mettre au point un indicateur qui pourrait prévoir l’évolution des comateux.

Voici une découverte qui pourrait changer le quotidien des patients plongés dans un coma et celui de leurs proches, pour qui la question de savoir quand le patient sortira du coma trouve rarement une réponse. « Les patients dans le coma ne peuvent pas communiquer » et les médecins ne disposent que de « quelques données cliniques du système végétatif » comme les battements du cœur, explique Patrice Péran, neuro-imageur à l’INSERM, dans la vidéo ci-dessous.

Cette situation pourrait prochainement changer grâce aux travaux d’une équipe de scientifiques de l’Inserm-Université Toulouse III. À partir de l’imagerie à résonance magnétique (IRM), ils ont développé un indicateur qui pourrait prévoir l’évolution des patients plongés dans un coma, comme l’explique l’étude dirigée par Stein Silva, réanimateur au CHU de Toulouse, et publiée dans la revue Neurology.

En s’appuyant sur l’IRM, ces médecins ont étudié le cerveau d’une trentaine de patients plongés dans le coma à la suite d’un traumatisme crânien ou d’un arrêt cardiaque, et d’une quinzaine d’individus sans problème particulier. Pour les patients dans le coma, il a été observé une perte de communication majeure entre deux zones du cerveau, le cortex postéro-médian et la partie antérieure du cerveau. « Les malades qui vont récupérer un état de conscience présentent des niveaux de connexions comparables à ceux observés chez les sujets sains. À l’opposé, une diminution de la communication entre les deux zones prédit une évolution défavorable vers un état végétatif ou un état de conscience minimale », explique Stein Silva, réanimateur au CHU de Toulouse, et Patrice Péran.

Une nouvelle étude est en cours en utilisant cet indicateur sur un plus grand nombre de sujets, et si les résultats sont confirmés, « il pourra être utile de proposer une IRM fonctionnelle dans le bilan d’un coma. En outre, cela ouvre des perspectives thérapeutiques, pour tenter de stimuler les connexions chez les patients chez qui l’on observe un potentiel de récupération », expliquent les médecins.

Sources : Neurology, Le Monde

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