Trop de punitions favorise l’échec scolaire

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Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université de Pittsburgh nous révèle que les enfants victimes de pratiques parentales sévères sont plus susceptibles d’abandonner l’école. Cela favoriserait les comportements à risques.

Les enfants exposés à la sévérité de leurs parents sont plus à même d’avoir des résultats scolaires médiocres. Sur le papier, l’information n’a rien de surprenant. Des études antérieures ont déjà montré que les enfants qui grandissent dans des environnements difficiles ont des taux plus élevés d’abandon scolaire, mais pour cette étude parue dans la revue Child Development, les chercheurs de l’Université de Pittsburgh se sont penchés sur le pourquoi du comment et ont donc analysé les influences parentales sur le développement scolaire et psychosocial de ces adolescents. Pour cette étude longitudinale, les chercheurs ont suivi 1 482 adolescents du Maryland sur une période de neuf ans à compter de leur 12e année.

À la fin de l’étude, il n’en restait plus que 1 060, les autres ayant décroché. Les participants restants réfléchissaient un large éventail d’origines raciales, socio-économiques et géographiques, mais tous avaient un point commun : le fait d’être sujets à des pratiques parentales sévères. Certains étaient frappés, d’autres victimes de comportements coercitifs comme des menaces verbales ou physiques en guise de punition. Passé 21 ans, les adolescents alors devenus adultes ont ensuite rapporté leur plus haut niveau de scolarité.

Il en est alors ressorti que des parents trop agressifs pouvaient influer sur la prise de décision des enfants, ces derniers privilégiant le temps passé avec les amis plutôt que sur les devoirs. Ils ont également souligné le fait que ces adolescents de l’âge de 14, 15 ou 16 ans privilégiaient les comportements dits « à risques » tels qu’une activité sexuelle précoce, notamment très marquée chez les jeunes femmes et une délinquance accrue très marquée chez les jeunes hommes (bagarres, vols). Ces comportements ont conduit à un niveau d’éducation évalué comme faible à la fin des études, trois ans après l’école secondaire.

« Les jeunes dont les besoins ne sont pas satisfaits par leurs figures d’attachement primaire sont plus susceptibles de “demander” la validation de leurs pairs », explique Rochelle F. Hentges, principale auteure de cette étude. « C’est pourquoi ils se rapprochent de leurs amis. Mais se rapprocher de quelqu’un d’autre peut inclure le fait de fréquenter des personnes malsaines, ce qui peut conduire à des comportements plus agressifs et dangereux comme le fait de privilégier un comportement sexuel précoce au détriment d’objectifs scolaires à long terme ».

Les résultats de cette étude auront des implications pour les programmes de prévention et d’intervention visant à accroître l’engagement des élèves à l’école et l’augmentation des taux d’obtention de diplôme. « Partant du principe que les enfants exposés à une parentalité dure et agressive sont plus susceptibles d’être en échec scolaire, ils pourront être ciblés pour ces programmes », suggère Ming-Te Wang, professeur en psychologie à l’Université de Pittsburgh et co-auteur de ces travaux.

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