Dans le cadre d’une expérience menée au Japon, des scientifiques ont réussi à faire naître des poussins sans leur coquille pour la première fois. D’après eux, cette avancée devrait permettre de mieux comprendre le développement des cellules souches et ainsi faire progresser la médecine.
Une nouvelle méthode de production de poussins
Jusqu’à aujourd’hui, le mystère de l’œuf et de la poule reste entier, car personne ne sait lequel des deux est apparu sur Terre en premier. Afin d’en avoir le cœur net, il faudrait que les scientifiques puissent observer le développement des embryons de poulet dans leur coquille ou plutôt, dans leur coquille. Une équipe de l’Université de Tsukuba (Japon) a publié une étude sur ce sujet dans la revue Scientific Reports le 3 octobre 2024.
Dans leur publication, les scientifiques ont affirmé avoir mis au point une nouvelle méthode de production de poussins qui permet d’observer les embryons sans leur coquille. Or, jusqu’à présent, ce type d’observation ne pouvait se faire sans briser cette même coquille, ce qui fait de la visualisation du développement de l’embryon un véritable défi.
D’autres tentatives de contourner le problème ont existé, notamment la mise au point de coquilles d’œuf transparentes, sans succès. Les chercheurs japonais ont quant à eux placé les embryons de poulets dans une boîte de culture artificielle équipée d’un film transparent. Cela a permis de suivre le développement des embryons de la ponte à l’éclosion. Par ailleurs, la membrane vitelline a été protégée du dessèchement à l’aide d’un agitateur qui tourne de manière régulière en suivant un angle d’environ sept degrés.
Alimenter les recherches sur les cellules souches
Cultivés de la sorte, les embryons de poulet ont suivi un développement progressif. Après vingt et un jours d’incubation, des poussins en bonne santé ont vu le jour, ce qui témoigne du succès de la mise en point du système de culture. Évidemment, cette avancée ne permet pas encore d’élucider le mystère de l’œuf et de la poule, mais permet déjà d’observer en temps réel les changements biologiques chez des embryons dans le cadre d’expériences diverses. Cette méthode pourrait également devenir un outil d’analyse inédit dans le cadre de recherches sur les cellules souches ou encore sur les produits chimiques toxiques.
Rappelons enfin que les cellules souches sont très importantes pour l’ensemble des êtres vivants puisqu’il s’agit de cellules immatures. Autrement dit, elles peuvent se transformer en n’importe quelle cellule sanguine, c’est-à-dire en globules blancs, en globules rouges ou en plaquettes. L’avancée concernant les embryons de poulet pourrait ainsi permettre de mieux comprendre le fonctionnement de ces cellules avec l’espoir de combattre plus efficacement certaines maladies en lien avec une insuffisance dans la production de cellules sanguines, par exemple les leucémies ou encore la maladie de Cooley.
Retrouvez l’étude ici et le communiqué de presse sur ce lien.