Il pourrait bien y avoir de la vie sur Titan, la lune de Saturne

Crédits : ESA/NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona

Des chercheurs de l’Université Cornell, aux États-Unis, apportent une preuve chimique suggérant que des conditions prébiotiques pourraient exister sur Titan, la lune de Saturne.

Deuxième plus grand satellite naturel du Système Solaire, après Ganymède (Jupiter), Titan se révélait il y a peu dans une image publiée par la NASA. Ressemblante à la Terre, celle-ci est parsemée de dunes, de lacs et de rivières, comme chez nous, à la différence que ces derniers ne sont pas constitués d’eau liquide, mais de méthane et d’éthane, avec une atmosphère composée à 95% d’azote. Néanmoins, et malgré ces conditions compliquées, des chercheurs, physiciens et chimistes de l’Université de Cornell affirment que de la vie pourrait avoir émergé sur Titan. Leurs données suggèrent en effet que certaines réactions chimiques pourraient conduire à différents types de formes de vie… là où il n’y a pas d’eau.

Penchés sur les données renvoyées par la sonde Cassini-Huygens, envoyées en 2004, les chercheurs se sont aperçus que la surface de Titan abritait du cyanure d’hydrogène dans ses sédiments, ramené de l’atmosphère par les pluies de méthane qui tombent sur Titan au printemps. La découverte de ces molécules a alors conduit les chercheurs à la conception de simulations (calculs de mécanique quantique), le but étant de voir si ces molécules pouvaient constituer la base de réactions qui pourraient conduire à la création de polymères propices à la formation de réactions prébiotiques, conduisant à une forme de vie. Selon nos chercheurs, ces réactions chimiques sont bel et bien possibles. Les résultats de ces réactions étant visiblement capables d’absorber la lumière solaire dans les longueurs d’onde présentes sur la surface de Titan.

Image de la surface de Titan / ESA/NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona
Image de la surface de Titan РCr̩dits : ESA/NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona

La découverte de ces polymères formés sur la surface à partir de la chimie atmosphérique fait de Titan un «laboratoire naturel» exceptionnel et très précieux pour explorer les limites de l’environnement de la chimie prébiotique, et aborder la question de savoir si la vie peut se développer ou non sans eau. Tout porte aujourd’hui à croire que l’environnement de Titan est susceptible de faciliter la chimie prébiotique dans de telles conditions cryogéniques (méthane liquide et température proche des – 180 degrés).  Nul doute que des études détaillées sur la solubilité et la densité de ces polymères devraient pousser les chercheurs à la conception de futures missions vers Titan.

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