Pourra-t-on vivre plus longtemps en supprimant les cellules qui nous font vieillir ?

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Une équipe américaine est en effet parvenue à prolonger de 30 % l’espérance de vie moyenne de souris en retirant de leur organisme les cellules vieillissantes. Ils sont également parvenus à éliminer de nombreuses pathologies liées au vieillissement et donc à leur permettre de vivre plus longtemps en bonne santé.

Depuis longtemps la vieillesse intrigue les scientifiques. En 1961, le professeur Hayflick avait mis en évidence le fait qu’arrivées à un certain âge, les cellules cessent de se diviser. Quant à l’équipe de chercheurs américains, elle avait déjà démontré un lien entre les cellules vieillissantes et certains effets du vieillissement en 2008. En 2011, ils sont parvenus à retarder l’apparition de maladies en supprimant les cellules vieillissantes. Ils avaient utilisé un modèle de souris génétiquement modifié afin de réaliser leur expérience.

Leurs souris étaient génétiquement modifiées, mais uniquement afin de permettre d’éliminer les cellules que l’on souhaite, au moment où on le souhaite. Ces rongeurs produisent en effet un enzyme dans les cellules vieillissantes, que l’on peut activer par l’injection d’un produit catalyseur. Ce qui a pour effet de provoquer la mort de ces cellules. Ces souris vivent environ deux ans, comme toutes leurs congénères, lorsqu’elles n’ont pas été modifiées. En revanche, si à l’âge d’un an on leur injecte l’enzyme, deux fois par semaine, jusqu’à ce qu’elles meurent, leur espérance de vie moyenne est prolongée de plus de 25 %.

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Mais ce n’est pas seulement la vie qui est allongée, la jeunesse l’est également. Âgées de 22 mois, les souris modifiées apparaissent en meilleure santé, plus vives, et elles souffrent moins de la cataracte que leurs congénères qui n’ont pas été modifiées. Elles sont également moins touchées par les pathologies cardiaques, rénales ou graisseuses, qui sont typiques du vieillissement et le déclenchement des cancers est retardé. Seul bémol, la capacité de cicatrisation semble être ralentie.

Les souris ne sont pas les seules à subir des expériences ayant pour but d’étudier le rôle des gènes dans les processus de vieillissement. On a en effet découvert qu’une unique modification de séquence dans un gène peut multiplier par deux la durée de vie d’un ver, le Caenorhabditis elegans, qui permet l’étude du vieillissement cellulaire. L’influence de la restriction calorique sur la longévité a également été étudiée. En effet, sous l’effet de régimes alimentaires moins riches, ce ver et d’autres souris ont vu leur durée de vie augmenter de 30 %.

Sources : technologyreview ; lemonde ;