Une équipe de chercheurs annonce avoir été capable, grâce à la combinaison de deux protéines, de stimuler partiellement la croissance des orteils amputés chez la souris. Un nouveau pas franchi qui laisse à penser que nous pourrions, un jour, régénérer nos membres perdus.
« Tu vas passer une mauvaise nuit. Faire repousser des os, ça fait mal », avait prévenu Mme Pomfresh à Harry Potter. Dans l’œuvre de JK. Rowling, le Poussos est une potion servant à réparer ou à faire repousser les os. Dans le monde réel (chez les moldus, pourrait-on dire), on n’y est pas encore. On en est même bien loin. Mais une récente étude laisser entrevoir l’espoir que nous pourrions en être capable, un jour. Des chercheurs de la Texas A & M University (États-Unis) expliquent en effet avoir été capables de stimuler partiellement la croissance des orteils amputés chez la souris. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Communications.
Régénération du cartilage
Stimuler la croissance osseuse chez la souris, des chercheurs l’ont déjà fait. Ils avaient pour ce faire utilisé la protéine BMP2. La nouveauté ici, c’est que des signes de croissance articulaire se sont également révélés en rajoutant une seconde protéine à la première : BMP9. En combinant les deux sur des souris aux orteils amputés, plus de 60 % des os du moignon semblaient présenter une régénération du cartilage en l’espace de trois jours seulement. Le cartilage, qui reste un élément clé des articulations.
Combiner les deux protéines, donc, mais pas en même temps. Les différents tests effectués montrent en effet que le processus de régénération est plus avancé lorsque BMP2 est appliquée en premier, une semaine avant BMP9. La croissance de structures articulaires semble alors plus complète. Bien que la méthode ne puisse pas ici régénérer un orteil complet, ces résultats « confirment davantage l’opinion selon laquelle les cellules d’une plaie d’amputation de mammifère non régénérative conservent les informations de position nécessaires pour reconstruire les structures supprimées par amputation », écrivent les chercheurs dans l’étude.

Un nouveau pas franchi
Être capable de stimuler la repousse d’un membre entier chez la souris n’est probablement pas pour demain. Pour l’Homme, il faut voir encore plus loin, mais cette nouvelle étude constitue une étape majeure, un nouveau pas franchi. La structure squelettique humaine est en plus très similaire à celle de la souris. Dans quelques années, il est alors possible que nous soyons capables de traiter des troubles dégénératifs articulaires tels que l’arthrose, ou encore de remplacer naturellement un membre, plutôt que le greffer.
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