Le cancer du pancréas ne représente que 3 % des cancers, soit 10 000 cas par an en France selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Institut National du Cancer (INCa). Ce cancer, qui touche deux fois plus les hommes que les femmes, généralement après 50 ans, fait généralement peur, et inquiète de plus en plus. Le nombre de cas enregistrés est en hausse constante. Mais pour quelles raisons ?
Le cancer du pancrĂ©as est plutĂ´t rare – comptant pour environ 3 % de tous les cancers. Mais peut-ĂŞtre plus pour longtemps. Il y a cinq ans, il Ă©tait la quatrième cause de dĂ©cès par cancer aux États-Unis. Aujourd’hui, il est en troisième position et devrait bientĂ´t passer devant le cancer du cĂ´lon, juste derrière le cancer du poumon. Plus effrayant encore, il est de plus en plus mortel. Aux États-Unis, son incidence mortelle a grimpĂ© d’environ 0,5 % par an pendant plus d’une dĂ©cennie. La France, le Japon et Taiwan sont Ă©galement concernĂ©s. Mais alors, qu’est-ce qui se cache derrière ces tendances ?
La cause pourrait être démographique. Le vieillissement de la population fait en effet grimper les taux de nombreux types de cancer. Plus nous vivons longtemps, plus nous accumulons d’erreurs génétiques qui peuvent causer des tumeurs, et moins notre système de nettoyage devient efficace. Dans le cas du cancer du pancréas, plus des trois quarts des nouveaux patients ont entre 55 et 84 ans. D’autres facteurs sont également en jeu. Les fumeurs sont plus sujets au cancer du pancréas que les non-fumeurs, et même si le tabagisme tend à baisser aux États-Unis et en Europe, il y a un décalage de 30 à 40 ans avant que les taux de cancer ne diminuent à leur tour. En théorie, le cancer du pancréas devrait donc diminuer à l’avenir, suite à la baisse du tabagisme qui a commencé dans les années 1970. Mais c’est sans compter sur un troisième facteur, et non des moindres : des taux croissants d’obésité et de diabète de type 2.
L’oncologue américain Robert A. Wolff traite le cancer du pancréas au MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas depuis 20 ans. Selon lui, les personnes obèses souffrant d’hypertension et de diabète sont de véritables « bombes à retardement pour le cancer du pancréas ». L’obésité et le diabète de type 2 augmentent en effet le risque de nombreuses formes de cancer. Parmi les raisons soupçonnées : une inflammation chronique, trop d’insuline, un excès d’hormones et de facteurs de croissance libérés par les tissus adipeux et autres anomalies métaboliques. Les chercheurs sont aujourd’hui à la recherche de signes précoces de cancer du pancréas dans le sang ou les tissus d’adultes de 50 ans et plus qui ont récemment reçu un diagnostic de diabète.
Même si les tests sanguins pourront un jour détecter un cancer du pancréas, l’idéal serait de traiter les causes à la source. Contrairement à de nombreux cancers qui sont guérissables si détectés précocement, les tumeurs pancréatiques se métastasent en effet rapidement. Plus d’un cancer du pancréas sur trois pourrait être évitable. Il est conseillé de manger mieux pour réduire l’obésité en réduisant les sucres raffinés et les graisses animales, de faire plus d’exercices et de ne pas fumer. Voici la recette pour minimiser les chances de développer un jour un cancer.
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