Pourquoi ces toilettes vous rémunèrent-elles en cryptomonnaie ?

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Crédits : Max Pixel

En Corée du Sud, un campus universitaire s’est équipé de toilettes plutôt spéciales sous l’impulsion d’un de ses chercheurs. En choisissant de faire leur grosse commission dans ces toilettes, ses utilisateurs reçoivent une rémunération en cryptomonnaie. S’agit-il d’une farce ou d’un réel projet ?

Des toilettes qui paient en « Ggool »

Le 9 juillet 2021, l’agence de presse Reuters évoquait des toilettes nommées BeeVi qui rémunèrent les personnes en cryptomonnaie. Il s’agit d’un projet très original qu’a mis en place Cho Jae-weon, urbaniste et chercheur en questions environnementales à l’Ulsan National Institute of Science and Technology (Corée du Sud).

En choisissant ces toilettes plutôt que les habituelles, les personnes reçoivent donc un paiement dans une cryptomonnaie portant le nom de Ggool. Cet argent virtuel peut alors servir à acheter des livres, de la nourriture, etc. sur le campus de l’université.

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Crédits : Cho Jae-weon / Ulsan National Institute of Science and Technology

Une grande valeur environnementale

Cho Jae-weon a rappelé que les matières fécales ont une grande valeur dans le cadre de la production de fumier, mais aussi d’énergie. Il a donc indiqué avoir simplement eu l’idée de placer cette valeur dans un circuit écologique. Après avoir fait leur commission, les utilisateurs voient leur « production » s’évacuer à l’aide d’une pompe à vide en direction d’un réservoir souterrain. Les excréments y sont transformés en fumier et en méthane. Cho Jae-weon a expliqué que le méthane servait à alimenter divers appareils électriques et on imagine que le fumier finit sa course dans les champs de la région. Soulignons également l’importante économie en eau qu’il est possible de réaliser.

Il faut savoir que même à petite échelle, le retraitement des matières fécales n’a absolument rien de négligeable. Cho Jae-weon estime que chaque personne expulse environ 500 grammes d’excréments quotidiennement. Or, cette quantité peut être convertie en cinquante litres de méthane, soit assez pour générer 0,5 kWh ou faire rouler un véhicule sur 1,2 km. On pourrait donc envisager des quantités bien plus importantes si ce genre de concept se trouvait un jour au cœur d’une diffusion à grande échelle. En attendant, Cho Jae-weon est très satisfait de son innovation, lui qui a toujours vu les excréments comme quelque chose de sale. Aujourd’hui, il leur confère en effet une grande valeur environnementale.

Il ne s’agit pas du seul projet étonnant en lien avec les w.c. Il y a peu, l’Université Duke (États-Unis) présentait des toilettes intelligentes capables d’analyser les selles. L’objectif ? Prendre des images d’échantillons d’excréments dans les systèmes de canalisations à des fins d’analyses. Selon les porteurs du projet, ces données peuvent permettre de suivre et gérer des problèmes de santé gastro-intestinaux chroniques, tels que les maladies inflammatoires de l’intestin et le syndrome du côlon irritable.