Le beau temps enregistré ces derniers jours en haut de l’Everest a mené de nombreux alpinistes à tenter l’ascension. Mais voilà : il a y eu embouteillage au sommet, et une dizaine de personnes sont mortes. Mais quelles sont les causes réelles de ces décès ?
Vous n’êtes peut-être pas passé à côté de cette incroyable photo – signée Nirmal Purja Magar – devenue virale il y a quelques jours. Celle où l’on observe, un peu bouche bée, une file d’attente au sommet du mont Everest. Le beau temps enregistré pendant plusieurs jours sur le toit du monde a en effet motivé de nombreuses personnes venues tenter leur chance. Et forcément, il y a eu embouteillage. Au point qu’une dizaine d’alpinistes ont trouvé la mort. Le simple fait d’escalader la montagne est déjà un véritable défi en soi pour le corps humain, mais patienter plusieurs heures au sommet, c’est encore autre chose.
Quels sont les risques ?
Un embouteillage au sommet de l’Everest signifie en effet que les alpinistes vont devoir passer plus de temps à des altitudes qui pèsent sur le corps humain. On rappelle que l’Everest – la plus haute montagne du monde – s’élève à 8 848 mètres d’altitude. Or, « un mal des montagnes peut commencer à s’opérer à partir d’environ 2 500 mètres », explique le docteur Andrew Luks, professeur à la division des maladies pulmonaires, des soins intensifs et de la médecine du sommeil de l’Université de Washington.
Le mal des montagnes, en soi, n’est pas mortel. Les concernés ont souvent tendance à souffrir de maux de tête, de nausées, de léthargie et de vertiges. Ces symptômes, poursuit le chercheur, « peuvent être évités si les alpinistes gravissent lentement la montagne, ne se surexcitent pas et prennent le médicament contre le mal d’altitude, l’acétazolamide (nom commercial Diamox) ou le stéroïde anti-inflammatoire dexaméthasone ». Par ailleurs, il est vivement recommandé, une fois que les premiers symptômes se manifestent, de redescendre dans les 24 à 48 heures maximum.
#ProjectPossible update. I summited Everest at 0530 and Lhotse at 1545 despite heavy traffic. I am now at Makalu base camp. Will be going directly for summit push from base camp. I will update once Makalu is complete. Thank you for my support especially my sponsors. pic.twitter.com/mAiLTryEln
— Nirmal Purja MBE (@nimsdai) May 23, 2019
Piège mortel
Au-delà, les risques deviennent très sérieux. La plupart de ces alpinistes en train de faire la queue ne mangent pas, ne boivent pas et ne dorment pas suffisamment. La fatigue et la déshydratation, combinées au manque d’oxygène, poussent le corps humain dans ses retranchements. Et bien souvent, il ne suit pas. Rester trop longtemps à plus de 8000 mètres d’altitude peut, par exemple, favoriser la formation d’un œdème cérébral de haute altitude (gonflement du cerveau), et d’un œdème pulmonaire de haute altitude (accumulation de liquide dans les poumons). Ces accidents sont plus rares, mais peuvent être mortels. Sans oublier, bien sûr, les risques de gelures.
Le « problème », c’est que de nombreuses personnes ignorent volontairement ces risques une fois proches du sommet. « Ces personnes ont bien souvent investi des sommes considérables dans cette entreprise, note le chercheur. Du temps aussi. Alors, lorsque les conditions météorologiques sont bonnes, vous imaginez bien qu’il est très difficile de convaincre quelqu’un de faire demi-tour parce que la file d’attente est trop longue ».
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