Voir des insectes géants est possible, mais seulement dans certains films d’horreur ou de science-fiction. Or, il est pourtant légitime de s’interroger sur les raisons faisant qu’il n’en existe pas réellement sur Terre. Les insectes sont la plupart du temps très petits, voire minuscules, mais pourquoi ?
Un manque de soutien face à la gravité
Le plus grand insecte au monde est l’atlas (Attacus atlas), un papillon nocturne originaire d’Inde. En effet, ses ailes mesurent jusqu’à 30 cm de large et couvrent une surface de 4 m² ! Quant au plus gros insecte terrestre, il s’agit du titan (Titanus giganteus), un coléoptère évoluant dans la forêt amazonienne. Le corps du plus grand spécimen mesure 16,7 cm de long.
Deux raisons font qu’il n’existe pas d’insectes géants sur Terre aujourd’hui. Rappelons que les insectes sont des arthropodes, c’est-à-dire qu’ils sont dotés d’un corps mou entouré d’un squelette externe. À l’intérieur, ils n’ont malheureusement aucun soutien contre la gravité. Dans le cas d’une taille réduite, il n’y a aucun problème. En revanche, les contraintes augmentent proportionnellement avec la taille et la masse des insectes.
Effectivement, le poids des organes à l’intérieur de leur corps est en équilibre avec les forces de surface. Il n’est donc pas étonnant que des insectes géants n’existent pas, dans la mesure la gravité pourrait écraser leurs organes les uns contre les autres avec un risque d’explosion au moindre choc.
Une autre limite : le système respiratoire des insectes
Citons également le problème de la respiration. En effet, les insectes n’ont ni poumons, ni branchies, ni circulation sanguine. Autrement dit, l’air circule librement dans leur corps, entrant et sortant par de petits trous (spiracles). Ces trous sont reliés par des trachées faisant office de tuyauterie. Or, ce réseau doit être plus important dans le cas d’un organisme plus imposant, en raison de besoins supplémentaires en oxygène. Néanmoins, au niveau des jointures où les pattes et le corps se réunissent, cette augmentation de taille atteint un seuil critique. Le fait est que la taille de cette jointure limite la grosseur de la trachée. Ceci définit donc l’apport en oxygène et ainsi, le développement de l’insecte.
Et pourtant, durant le Paléozoïque il y a 300 millions d’années environ, il existait bel et bien des insectes géants. Citons par exemple des libellules de la taille d’un aigle ou encore des mille-pattes mesurant plus d’un mètre de long. Selon la Science, une concentration plus élevée en oxygène a permis aux insectes d’atteindre des dimensions plus impressionnantes. À cette époque, la proportion d’oxygène dans l’air était en effet de 35 % contre 21 % aujourd’hui.