Notre squelette est aujourd’hui beaucoup plus fragile que celui de nos ancêtres, durant la Préhistoire. En cause : le manque de pressions externes. Nous sommes aujourd’hui trop sédentarisés, et nous souffrons (entre autres) d’ostéoporose. Mais il y a plusieurs moyens d’y remédier.
Moins « utiles », nos os se dégradent
Les os de nos ancêtres préhistoriques étaient beaucoup plus solides que les nôtres. C’est normal : ils étaient plus actifs. Ils chassaient, cueillaient, et devaient constamment se déplacer. Des analyses ont montré que la densité des os humains a ensuite lentement décliné, à partir du moment où l’Homme a commencé à maîtriser l’agriculture. En se permettant de vivre de plusieurs sources de nourriture « à portée de main », nos ancêtres ont certes révolutionné notre histoire, mais ils ont également commencé à réduire les pressions sur notre corps.
Durant cette période, nos ancêtres étaient encore (bien sûr) soumis à rudes épreuves. « La résistance mécanique osseuse des bras des femmes préhistoriques du Néolithique (environ 6000 – 2200 avant notre ère), de l’Âge du bronze (environ 2200 – 800 avant notre ère) et de l’Âge du fer (environ 800 avant notre ère – fin du premier siècle de notre ère) semblait par exemple environ 5 à 10 % plus élevée que celle des athlètes féminines modernes », explique
Durham (Royaume-Uni). Mais plus le temps a passé, et moins nous sommes restés actifs. Aujourd’hui, beaucoup ont opté pour une vie sédentarisée au maximum, dépendants du « tout à domicile ». Selon l’OMS, 60 à 85 % de la population mondiale serait concernée.Et forcément, notre corps évolue. La perte de solidité osseuse qui en résulte reste aujourd’hui l’un des risques les moins connus liés à la sédentarité. Et pourtant, l’ostéoporose – caractérisée par une perte de la résistance des os due à un manque de calcium, de phosphore et d’autres minéraux – touche aujourd’hui près d’une femme sur trois et un homme sur cinq dans le monde occidental. Désormais moins « utiles », nos os se dégradent et sont plus sujets aux fractures. Il y a néanmoins différents moyens de prévenir cette fragilité osseuse.
Revenir aux fondamentaux
L’idée consiste à reproduire autant que possible les activités physiques de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, dans le but de renforcer os. Et vous n’avez pas forcément besoin de vous abonner à la salle de sport pour y parvenir. Karen Hind, de la Durham University, donne quelques conseils :
« Des modifications d’habitudes simples peuvent faire l’affaire, dit-elle. L’utilisation d’un sac à dos durant les promenades peut par exemple augmenter la charge sur la colonne vertébrale. Faites vos courses vous-même le plus souvent possible, portez vos sacs à provisions afin de charger les muscles de vos bras et de votre dos – ainsi que vos jambes, indirectement. Si vous avez un chien, poursuit-elle, marchez avec lui plus souvent et sur de plus longues distances ».
La chercheuse conseille également de garer sa voiture « plus loin » du travail ou du centre commercial, de « marcher régulièrement » dès que nous en avons l’occasion. « Essayez également d’utiliser les escaliers plutôt que les escalators ou les ascenseurs, dit-elle, et tâchez de monter les marches deux à deux ». Le simple fait de jardiner régulièrement ou d’effectuer des travaux ménagers pourrait également permettre de bénéficier des mêmes avantages.
Mais il n’est question ici que d’ostéoporose. Une sédentarité trop appuyée renforce également d’autres causes de mortalité. Selon l’OMS, ne pas être assez actif doublerait par exemple le risque de développer des maladies cardiovasculaires, du diabète, de l’obésité et augmente les risques de cancer du côlon, d’hypertension artérielle, de dépression et d’anxiété. Conclusion : bougeons-nous !
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