Pourquoi nos cerveaux ont-ils des plis ?

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La plupart d’entre nous ont depuis longtemps accepté que nos cerveaux ressemblent à des noix ratatinées. Mais pourquoi nos cerveaux ont-ils ces rides révélatrices ?

Le cortex, ou la surface externe du cerveau – ce qu’on appelle familièrement la « matière grise » – se développe et se plie ensuite « lorsque notre cerveau se développe dans l’utérus », explique Lisa Ronan, du Département de psychiatrie de l’Université de Cambridge, en Angleterre. En substance, « cette expansion provoque une augmentation de la pression dans cette surface extérieure, qui est ensuite atténuée par le pliage ». Imaginez deux plaques tectoniques s’écrasant l’une sur l’autre : la pression au cours de la collision devient finalement si grande que ces plaques connaîtront un pli géologique.

Ces circonvolutions seraient donc le résultat d’une simple compression mécanique. Celles-ci permettraient ensuite aux humains d’emmagasiner plus de neurones, ce qui, à son tour, est synonyme de cerveaux plus avancés avec des capacités cognitives accrues. Cependant, les cerveaux pliés ne sont pas la norme. Le cortex des souris et des rats par exemple, ne s’agrandit pas suffisamment au cours du développement pour conduire à ce « pliage » : leurs cerveaux présentent ainsi des surfaces complètement lisses.

Pour observer le phénomène de manière non invasive (pour des questions éthiques), Tuomas Tallinen, de l’Université de Jyvaskyla (Finlande), et ses collègues de l’Université de Harvard (États-Unis) ont construit en 2016 une maquette en suivant l’imagerie à résonance magnétique (IRM) d’un cerveau de fœtus humain. Ils ont alors découvert que le « pliage » du cerveau se produit à partir de la 20e semaine de gestation du fœtus, et se poursuit jusqu’à la première année et demie de l’enfant. Selon les chercheurs, si on « dépliait » un cerveau, il couvrirait alors une surface entre 1 à 2 mètres carrés, alors que le volume de notre crâne est de 1 100 à 1 700 cm³.

Ces « plis » de notre cerveau ont donc une utilité, et non des moindres : accroître notre puissance cérébrale dans une même quantité d’espace de crâne.

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