Ces derniers jours, la ville de New York ainsi qu’une bonne partie de la côte Est des États-Unis a subi un très important pic de pollution. L’air ambiant a pris une exceptionnelle teinte jaune, puis orange. D’où vient cette pollution et pourquoi cette étrange couleur ?
Une vision apocalyptique
« Découvrez ce time-lapse presque incroyable de fumée de feu de forêt consumant le World Trade Center et la ligne d’horizon de New York », pouvait-on lire dans un tweet publié le 8 juin 2023 par l’US National Weather Service New York NY (voir ci-dessous).
Check out this almost unbelievable time-lapse of wildfire smoke consuming the World Trade Center and the New York City skyline.
Those vulnerable to poor air quality, including seniors and young children, should limit time outdoors if possible.
More: https://t.co/ChRuWv7X6E pic.twitter.com/mtKtLun8lN
— NWS New York NY (@NWSNewYorkNY) June 7, 2023
Le service météorologique local a diffusé des images très surprenantes, montrant la ville de New York petit à petit submergée par un épais manteau jaune, puis orange en seulement trois heures. Depuis le 6 juin, c’est toutefois une grande partie de la côte est du pays qui a progressivement pris cette teinte, donnant une impression d’apocalypse. L’ampleur du phénomène est telle que les bâtiments ont à certains moments quasiment disparu sous l’effet du brouillard.
Le 8 juin 2023, l’indice de la qualité de l’air (IQA) était de 179 à New York, donc synonyme de pic de pollution. Rappelons qu’une qualité de l’air jugée bonne se situe entre 0 et 50. Ainsi, New York a affiché ce jour-là un taux de pollution environ 22 fois plus important que la valeur guide annuelle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Par ailleurs, la ville de Wilmington, près de Philadelphie, a connu un pic à 199, le plus fort de toute la région.
Un phénomène qui s’installe sur la durée
L’origine de cet imposant brouillard orange est évidemment connue. En effet, l’origine du phénomène n’est autre que la saison des feux de forêt qui a récemment débuté au Canada. Comme le rappelle Ici Radio-Canada dans un article du 10 juin 2023, des centaines de milliers d’hectares ont déjà été ravagés par un grand nombre d’incendies aux quatre coins du pays. Or, il se pourrait que ces mêmes incendies mettent plusieurs semaines à s’éteindre complètement. Par ailleurs, comme le montre la carte ci-dessous, un bon nombre d’incendies très vastes ne sont pas encore maîtrisés.
Les fumées s’échappant des zones touchées dérivent vers le sud, et donc les États-Unis. Dans les lieux les plus impactés par le pic de pollution, l’exposition plusieurs heures à l’air ambiant équivaut à fumer entre cinq et dix cigarettes. Les autorités y ont ainsi organisé une distribution de masques N95, l’équivalent du FFP2, à destination de la population.
Enfin, si la teinte orange ne devrait pas s’installer en permanence à New York et sur une grande partie de la côte est, les taux de pollution resteront tout de même assez élevés en attendant que les feux de forêt canadiens s’estompent. Les habitants devront donc prendre leur mal en patience.
