Pourquoi ne voit-on jamais de grands requins blancs dans les aquariums ?

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Peut-être vous êtes-vous déjà posé la question : pourquoi ne voit-on jamais de grands requins blancs dans les aquariums ? Après tout, nous sommes bien capables de maintenir des orques en captivité. Malgré eux. Alors pourquoi pas les grands blancs, qui sont tout aussi gros ?

Certains aquariums ont déjà essayé. Et ils ont eu des problèmes. Du moins les requins. La première tentative est à mettre au crédit du Marineland of the Pacific, en Californie. C’était au milieu des années 1950. Le poisson a survécu moins de 24 heures. D’autres tentatives ont eu lieu dans les années 60, 70 et 80, signées SeaWorld, par exemple. Mais là encore, les requins n’ont tenu que quelques jours. L’année dernière, un grand blanc détenu à l’aquarium japonais d’Okinawa n’a tenu que trois jours.

Seule exception : l’aquarium de Monterey Bay (États-Unis), qui en 2004 réussit à maintenir en vie sa femelle pendant six mois. Mais à quel prix. Alors pourquoi les grands blancs ne supportent-ils pas la captivité ?

De (trop) grandes exigences

D’une part, le régime alimentaire. Les grands requins blancs sont de véritables prédateurs dans l’âme qui préfèrent s’attaquer à des proies bien vivantes. De gros mammifères, particulièrement. Difficile de proposer un tel régime dans un aquarium. D’une part pour des raisons pratiques, et d’autre part pour des raisons éthiques. Le public n’apprécierait pas. C’est pourquoi de nombreux grands requins blancs ont refusé de se nourrir en captivité. Parce que le « repas » était déjà mort, premièrement, mais aussi parce que les quantités proposées étaient insuffisantes.

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Les grands requins blancs supportent mal la captivité. Crédits : Elias Levy

Autre « problème » (pour la captivité, on entend) : les grands blancs ne peuvent s’arrêter de nager. De l’eau doit en effet continuellement passer au-dessus de leurs branchies pour que ces animaux puissent en retirer l’oxygène. Si l’on part du principe que certains spécimens dépassent les cinq mètres de long, vous avez donc besoin d’un réservoir gigantesque. Et qu’on se le dise, aucun ne sera jamais assez grand pour ces animaux capables de parcourir des centaines de kilomètres par jour.

Et quand bien même : dans l’hypothèse ou vous proposeriez un bassin assez grand pour répondre aux exigences du grand requin blanc, il y a de fortes chances pour que le public ne puisse jamais l’observer directement. Il faudrait alors attirer l’animal avec une proie vivante, comme dans Jurassic Park. Mais l’un dans l’autre, ça ne passera pas non plus auprès du public.

Une dernière problématique se pose également, celle du « brouillard sensoriel ». Les grands requins blancs bénéficient en effet d’une perception sensorielle très pointue leur permettant de détecter des changements très subtils dans leur environnement. En aquarium, ces capacités sont malheureusement déroutées par l’environnement en lui-même (parois en verre, public bruyant, appareils électroniques, etc.). Les grands blancs se retrouveraient rapidement désorientés.

En attendant, le combat se poursuit actuellement pour tenter d’interdire la détention de grands mammifères dans les parcs animaliers. Dernièrement, une plainte a été déposée par l’association C’est Assez !, qui dénonce des conditions de vie « intolérables » imposées aux dauphins du parc animalier Marineland, à Antibes.

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