L’une des questions les plus fréquemment posées par les passionnés d’aurores boréales est : « quand est le meilleur moment pour les observer ? » Bien que la nature insaisissable de ces phénomènes rende la prédiction délicate, des recherches suggèrent que le mois de mars offre les conditions optimales pour une chasse réussie.
Comment se forment les aurores
Les aurores boréales sont principalement causées par le vent solaire, qui est constitué de particules chargées électriquement, principalement des électrons et des protons. Ces particules sont émises par le soleil lors d’événements tels que les éruptions solaires et les trous coronaires. Une fois arrivées sur Terre, elles suivent les lignes du champ magnétique de notre planète et convergent vers les régions proches des pôles magnétiques, où certaines d’entre elles arrivent à se frayer un chemin.
Lorsque les particules énergétiques pénètrent dans l’atmosphère terrestre, elles entrent alors en collision avec les molécules d’oxygène, d’azote et d’autres gaz présents dans l’atmosphère. Ce phénomène excite les atomes et les molécules, augmentant leur énergie. Lorsqu’ils redescendent ensuite à leur état d’énergie normal, ils émettent alors de la lumière. Les différentes couleurs des aurores boréales sont le résultat de cette émission de lumière.
Mars propice aux observations
Ces aurores boréales, résultant donc de l’interaction de particules énergétiques solaires avec notre atmosphère, ont deux fois plus de chance de se dérouler au printemps et à l’automne en raison de l’effet Russell-McPherron qui a été décrit en 1973 par les géophysiciens Christopher Russell et Robert McPherron.
Ces scientifiques ont déterminé que durant les équinoxes, lorsque la durée du jour et de la nuit est quasi identique, le vent solaire a une voie plus directe vers la Terre, intensifiant ainsi l’activité géomagnétique et créant des aurores boréales spectaculaires.
Durant cette période, il semblerait que le mois de mars soit le plus propice aux observations. Selon une étude menée sur 75 ans par David Hathaway, physicien solaire à la NASA, ce mois compterait en effet en moyenne six jours d’activité géomagnétique intense, dépassant ainsi les autres mois de l’année.

Cette année 2024 s’annonce prometteuse, avec un équinoxe de printemps prévu le 19 mars. Les chasseurs d’aurores bénéficient également déjà d’une saison exceptionnelle grâce à l’activité solaire croissante à l’approche du maximum solaire prévu entre la fin de 2023 et le début de 2025.
De plus, le cycle solaire actuel est catégorisé comme « modéré ». Cela indique que bien que le nombre de taches solaires soit plus élevé que dans le cycle solaire précédent, il reste inférieur à celui des cycles encore plus anciens. Cette classification est une excellente nouvelle pour les passionnés d’aurores, car les cycles solaires modérés tendent à présenter des maxima solaires prolongés d’environ deux ans, ainsi que des sous-pics d’activité.
Après le pic maximal, les régions les plus actives se déplaceront vers l’équateur solaire, accroissant ainsi la probabilité d’éruptions solaires puissantes susceptibles de déclencher des aurores. Ces deux facteurs indiquent que les quatre à cinq prochaines années offriront des conditions favorables à l’observation des aurores.