Les humains auraient perdu 20 % de densitĂ© osseuse dans leurs membres infĂ©rieurs depuis lâavĂšnement de lâagriculture il y a 12.000 annĂ©es. Les scientifiques expliquent ce phĂ©nomĂšne par une plus grande sĂ©dentaritĂ© liĂ©e Ă ce mode de subsistance.
Pour cette Ă©tude, les auteurs amĂ©ricains ont mesurĂ© la densitĂ© osseuse de la partie spongieuse des os chez 59 Homo sapiens, 229 primates comme des chimpanzĂ©s ainsi que sur des ossements fossilisĂ©s dâhominidĂ©s dont lâAustralopithĂ©cus africanus (-3,3 Ă -2,1 millions dâannĂ©es), le Paranthropus robustus (-1,2 million dâannĂ©es) et des NĂ©andertaliens (-250.000 Ă -28.000 ans).
En comparaison, les « agriculteurs » qui vivaient dans les mĂȘmes rĂ©gions depuis 6.000 ans ont des os nettement moins denses et plus fragiles. « Il sâagit de la premiĂšre Ă©tude sur le squelette humain Ă rĂ©vĂ©ler une importante diminution de densitĂ© osseuse chez les hommes modernes », souligne Brian Richmond, conservateur de la division dâanthropologie du MusĂ©e national dâHistoire naturelle Ă Washington et professeur Ă lâUniversitĂ© George Washington, un des co-auteurs de ces travaux.
« Au cours de la vaste partie de la prĂ©histoire humaine, nos ancĂȘtres Ă©taient nettement plus actifs physiquement quâaujourdâhui », souligne Brian Richmond. Pour Colin Shaw, professeur Ă lâUniversitĂ© de Cambridge (Royaume-Uni) et Ă©galement co-auteur de lâĂ©tude, « les humains contemporains vivent dans un environnement culturel et technologique incompatible avec leur adaptation rĂ©sultant de lâĂ©volution ».
Les résultats montrent que seuls les humains modernes ont une faible densité des os spongieux qui est particuliÚrement prononcée dans les articulations des membres inférieurs (hanches, genoux et chevilles)
« La quantitĂ© de cĂ©rĂ©ales cultivĂ©es dans le rĂ©gime alimentaire des agriculteurs ainsi que les possibles carences de calcium pourraient avoir contribuĂ© Ă rĂ©duire la masse osseuse, mais il apparaĂźt que lâaspect biomĂ©canique et lâabandon des activitĂ©s de chasse et de cueillette a jouĂ© un plus grand rĂŽle », prĂ©cise le professeur Timothy Ryan, co-auteur de lâĂ©tude.
Le changement de mode de vie des hommes a une influence directe sur lâĂ©volution des os et notamment au niveau des membres infĂ©rieurs. Si lâhomme pratiquait auparavant la chasse et la cueillette pour se nourrir, il peut dĂ©sormais subvenir Ă ses besoins sans le moindre effort.
Si on pratique une activitĂ© rĂ©guliĂšre à partir dâun trĂšs jeune Ăąge, on parvient Ă garder une rĂ©sistance osseuse maximale vers trente ans, prĂ©cisent-ils. Ceci permet, selon eux, de maintenir une plus grande densitĂ© des os malgrĂ© lâaffaiblissement inĂ©vitable qui se produit avec lâĂąge.
Source : AFP, PNAS