Des expériences d’imagerie cérébrale menées par des neurologues de l’Université de Montréal révèlent que les régions du cerveau qui permettent d’être dissuadé par une punition ne s’activent pas chez les psychopathes.
Il est connu que les psychopathes n’apprennent pas des punitions. Ils tiennent ce caractère de leur impulsivité, et de leurs buts irréalistes. Ces individus forment environ 1% de la population totale, mais leur nombre est bien plus grand chez les criminels récidivistes violents. Un cinquième de ces individus sont des psychopathes, très différents des autres criminels. Leurs actes sont prémédités, et les menaces ne les affectent pas.
Ce sont 20 criminels psychopathes avec une personnalité antisociale, 18 criminels non psychopathes avec une personnalité antisociale, et 18 volontaires sains qui ont participé à l’étude. Les criminels avaient été condamnés pour viol, meurtre, tentative de meurtre et autres assauts violents. Certaines zones du cortex préfrontal et des lobes temporaux se sont trouvées être moins développées chez les psychopathes que chez les autres sujets. Ces aires cérébrales sont impliquées dans l’empathie, les interactions sociales, la culpabilité, l’embarras, et le raisonnement moral. Ce sont aussi ces régions qui nous permettent de tirer des leçons des récompenses et des punitions.
Pour déterminer la capacité à apprendre des expériences passées, les chercheurs ont examiné les cerveaux des sujets par IRM. Les sujets devaient jouer à un jeu de correspondance d’images. Des points étaient parfois accordés quand les volontaires arrivaient à faire correspondre les images correctement. Les psychopathes sont très mauvais à ce jeu, ce qui indique d’après les chercheurs une défaillance dans leur apprentissage émotionnel.
Les cerveaux des psychopathes sont (fort heureusement) différents des nôtres. En comprenant ces différences, Sheilagh Hodgins et Nigel Blackwood, les auteurs de l’étude, comptent aider à mettre au point des programmes qui permettraient aux psychopathes de ne pas récidiver en si grand nombre. Ils ont aussi pour but de comprendre comment les comportements violents émergent, pour pouvoir les prévenir avant qu’ils ne se manifestent.
Source : Université de Montréal
Illustration : Orange Mécanique, 1971