Pourquoi les plaies cicatrisent-elles plus vite le jour que la nuit ?

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De nouvelles recherches suggèrent que nos plaies physiques guérissent beaucoup plus rapidement si les blessures sont subies le jour plutôt que la nuit. Et cela aurait à voir avec le rythme circadien de nos cellules.

Nous pourrions accélérer la guérison de nos plaies en nous appuyant sur le rythme circadien de nos cellules. Une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, suggère en effet que les cellules de la peau qui aident à reconstruire les tissus endommagés -appelées fibroblastes – réagissent différemment en fonction de l’heure de la journée. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science Translational Medicine.

L’importance de l’horloge biologique dans le processus de guérison

Lorsque vous vous coupez, les cellules fibroblastes sont les premières à intervenir. Elles sont un peu les services d’urgence de notre corps en cas de blessure physique. Dépêchées sur place, ces cellules produisent du collagène qui permet de reconstruire les tissus endommagés. Mais pour ce faire, elles ont besoin d’une protéine appelée actine. En d’autres termes, moins il y a d’actine, plus la plaie mettra de temps à cicatriser. Et qu’est-ce qui détermine les niveaux d’actine ? Le timing circadien.

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Les blessures physiques guérissent deux fois plus vite le jour que la nuit. Crédits : Wikimedia Commons

En examinant des cultures de fibroblastes dans des boîtes de Pétri, les chercheurs se sont en effet rendu compte qu’en simulant des blessures dans des conditions imitant la nuit, les plaies cicatrisaient deux fois plus lentement que celles simulées de jour. Des expériences menées sur des souris ont également montré des résultats similaires :

« Dans les cellules et chez les souris, nous pouvons réinitialiser la réponse de guérison des tissus en amenant les cellules à penser que le moment de la journée est différent – par exemple, en allumant les lumières la nuit et en les éteignant à des heures différentes de la journée », explique le biologiste moléculaire John O’Neill, principal auteur de l’étude.

Vers des traitements plus efficaces

Chez l’Homme, le même phénomène s’applique également aux brûlures. Les blessures nocturnes mettraient en effet environ 60 % plus de temps à cicatriser que les brûlures subies pendant la journée. La découverte n’est pas anodine : elle pourrait permettre au corps médical de maximiser la performance de cicatrisation des tissus en s’appuyant sur le simple rythme circadien.

« Non seulement de nouvelles cibles thérapeutiques pourraient être identifiées, mais l’efficacité des thérapies établies pourrait également être accrue en modifiant l’heure à laquelle elles sont appliquées », conclu John Blaikley, clinicien spécialiste des maladies respiratoires de l’Université de Manchester (Royaume-Uni) et co-auteur de l’étude.

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