Le soja : un perturbateur endocrinien féminisant trop consommé par les femmes enceintes et les enfants !

Sauce soja versée dans un bol avec des graines de soja en arrière-plan.

Le soja est depuis longtemps vanté pour ses nombreuses vertus nutritionnelles. Il est riche en protéines, faible en cholestérol et en sucre, et une excellente source d’oméga-3 et d’oméga-6. Le soja est devenu un aliment de base pour les végétariens et les flexitariens. De plus, il contient des fibres qui favorisent la digestion et des antioxydants qui contribuent à la protection du système cardiovasculaire. Cependant, malgré ses bienfaits indéniables, le soja n’est pas exempt de controverses. L’un des débats les plus récents concerne son potentiel effet perturbateur endocrinien, particulièrement lorsqu’il est consommé en grande quantité par les femmes enceintes et les enfants. Le soja, cet allié de la santé, pourrait-il aussi être une menace pour le développement hormonal ?

Les bienfaits du soja : un aliment aux multiples vertus

Le soja est un aliment complet qui offre une gamme impressionnante de nutriments essentiels. Pauvre en graisses saturées et riche en acides gras insaturés, il contribue à la réduction du cholestérol et à la protection du système cardiovasculaire. Ses protéines végétales sont une alternative idéale pour ceux qui cherchent à réduire leur consommation de viande, et ses fibres aident à réguler la digestion.

En Asie, le soja est consommé depuis des millénaires sous diverses formes comme :

  • le tofu ;
  • le miso ;
  • ou encore de la sauce soja.

Cette consommation régulière a été associée à une incidence plus faible de maladies cardiovasculaires et de certains cancers.

Les phyto-oestrogènes : des molécules aux effets féminisants

Le soja contient des composés appelés phyto-oestrogènes. Il y a surtout des isoflavones, qui ont une structure chimique similaire à celle des œstrogènes, les hormones sexuelles féminines. Ces molécules peuvent se lier aux récepteurs œstrogéniques dans le corps et imiter les effets des œstrogènes, bien que de manière plus faible.

Chez les femmes, une consommation excessive de soja pourrait allonger la durée des menstruations et réduire la fertilité. Chez les hommes, les phyto-oestrogènes peuvent diminuer les niveaux de testostérone et affecter potentiellement la fertilité. De plus, chez les enfants, une exposition élevée à ces composés a suscité des inquiétudes quant à leur impact sur le développement hormonal.

Risques associés au soja pour les femmes enceintes et les enfants

Les autorités sanitaires, conscientes des effets potentiels des isoflavones, recommandent une consommation modérée de soja. Sont concernées, les populations vulnérables telles que les femmes enceintes et les jeunes enfants. Une consommation excessive de soja pendant la grossesse pourrait théoriquement affecter le développement hormonal du fœtus.

Pour les enfants de moins de 3 ans, il est recommandé d’éviter autant que possible les produits à base de soja. Chez les jeunes enfants et les pré-adolescents, une consommation excessive pourrait influencer leur développement hormonal. Néanmoins, la prudence reste de mise, et il est conseillé de limiter la consommation de soja chez ces populations sensibles.

La question du dosage : une consommation modérée pour éviter les risques

Comme pour de nombreux aliments, tout est une question de dosage. En Asie, où le soja est consommé quotidiennement, les graines sont souvent trempées et bouillies pendant de longues heures. Cela réduit la concentration en isoflavones. Cette méthode de préparation pourrait expliquer pourquoi les effets négatifs supposés des isoflavones sont moins observées dans ces populations.

En France, les autorités recommandent de ne pas dépasser 1 mg d’isoflavones par kg de poids corporel par jour pour un adulte. Cette limite permet de profiter des bienfaits du soja tout en minimisant les risques liés aux phyto-oestrogènes. Pour ceux qui s’inquiètent des effets potentiels du soja, il est possible de limiter la consommation plutôt que de l’éliminer complètement de l’alimentation.