Des castors géants prospéraient autrefois en Amérique du Nord. Les archives fossiles suggèrent néanmoins que ces méga-rongeurs se sont éteints à la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 10 000 ans. Mais pourquoi ?
Si vous vous baladiez il y a un peu plus de 10 000 ans en Amérique du Nord, vous auriez pu croiser la route de castors géants. L’animal (environ 100 kilos) était une version géante du castor moderne, mais les deux espèces se distinguaient par deux choses. Premièrement, le castor géant n’avait pas la queue en forme de pagaie comme ses homologues modernes. Sa queue était longue et maigre. Les dents étaient également différentes. Alors que les incisives de castor moderne sont droites et tranchantes, celles du castor géant étaient plus grosses, incurvées, et sans bord tranchant. Et ce sont peut-être ces deux distinctions qui ont fait la différence.
Pas adapté pour survivre
Les chercheurs ont en effet remarqué que la plupart des fossiles de castors géants retrouvés étaient découverts dans des sédiments provenant d’anciennes zones humides. En analysant les isotopes stables, incorporés dans des ossements retrouvés au Yukon et en Ohio, des chercheurs de l’Université Heriot-Watt (Royaume-Uni) ont récemment été en mesure de déterminer le régime alimentaire de ces anciens animaux. Il ressort alors que le castor géant ne coupait ni ne mangeait l’écorce des arbres. Il se nourrissait exclusivement de plantes aquatiques.
Son régime alimentaire – très restrictif – rendait alors l’animal très dépendant de son habitat humide pour se nourrir. Et forcément, il était beaucoup plus vulnérable au changement climatique. Nous savons en effet qu’il y a 10 000 ans, le climat s’est réchauffé et asséché. Les zones humides ont alors commencé à disparaître. Le castor géant – n’étant pas un « ingénieur des écosystèmes » comme le castor moderne – fut alors dans l’incapacité de modifier son environnement à son profit.
Au final, même si les deux espèces ont co-existé pendant des milliers d’années, seul le castor moderne a survécu.
Si le réchauffement climatique est ici à blâmer, n’oublions pas non plus le rôle potentiel de l’Homme. En Amérique du Nord, de nombreuses espèces ont en effet disparu vers la fin de la période glaciaire, à l’heure où les premiers Hommes débarquaient. Une étude publiée dans la revue PNAS il y a trois ans avait en effet conclu que les humains, et non le changement climatique, avaient été le principal moteur de la disparition du mammouth laineux.
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