Pourquoi le vélo n’est-il pas davantage utilisé en France ?

vélo
Crédits : Pxhere

En avril 2018, Paris en Selle et la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) ont publié un rapport sur l’utilisation des vélos en France. Il y a eu presque 115.000 réponses au questionnaire dont 15.000 en région parisienne. Mais les conclusions sont assez négatives. Il faut rappeler que c’est la mission des mairies et des élus de gérer l’installation des infrastructures nécessaires.

Comment a été écrit le rapport sur l’utilisation du vélo en France ?

Le questionnaire se composait de 26 questions, et il a permis de noter le ressenti des usagers circulant à vélo.

https://twitter.com/IDIX_Presse/status/975787086564544513

Les Français ont une mauvaise image de la sécurité à vélo

Les réponses entre cyclistes et non-cyclistes ont été mélangées, mais on peut dire que c’est l’aspect sécuritaire qui revient le plus souvent comme motif de non-utilisation du vélo.

Crédits : Paris en Selle

Comment améliorer le sentiment d’insécurité des cyclistes ?

Entre la création ou l’amélioration des infrastructures (voies dédiées, indications, libre-service…) et les différentes couches de subventions publiques, on ne manque pourtant pas de solutions et de possibilités de financement.

Améliorer les infrastructures

En effet, en séparant les pistes cyclables des voies pour les voitures, les cyclistes se sentent bien plus en sécurité. Mais on peut aussi penser à l’ajout de panneaux de direction pour faciliter le trafic à vélo.

Il faut bien se rendre compte que les coûts d’installation d’un réseau cyclable sont bien inférieurs à ceux de l’installation de transports en commun, ou bien de routes. Et un tel réseau pousserait les gens à moins utiliser leurs voitures.

Enfin, le dernier problème, c’est de savoir où ranger son vélo. La plupart des gens ont peur de se le faire voler. Pour résoudre ce problème, de plus en plus de parcs à vélo sécurisés voient le jour. Ils peuvent appartenir à la ville, votre employeur, etc. Équipé un système de sécurité pour prévenir les vols, ces parcs à vélo garantissent aux cyclistes de retrouver leurs vélo après une journée de travail.

vélos les un sur les autres
Voilà ce qui arrive quand il n’y a pas assez d’arceaux dans les villes. Crédits : Pxhere.

Les vélos en libre-service

Des villes comme Angers ou Grenoble ont une solution alternative. Plutôt que de pousser les gens à avoir leur propre vélo, ils ont mis en circulation des « vélos de la ville » ou « communs ». Ainsi, les vélos sont disposés dans la ville, et les usagers peuvent les prendre quand ils veulent. Comme ces vélos appartiennent à tout le monde et sont un modèle unique, ils ne peuvent plus être volés. (Pour plus de sécurité, ils sont quand même équipés d’une balise GPS.) La ville de Grenoble a financé elle-même l’investissement, tandis que la ville d’Angers est passée par une société privée.

Ce ne sont pas des vélibs, car ils n’ont pas de station « d’attache ». Par exemple, si vous souhaitez aller à la boulangerie, il vous suffit de chercher un vélo à l’aide d’une application sur votre téléphone. Une fois vos courses faites, vous pouvez laisser le vélo devant chez vous ou au coin de la rue.

Penser les transports en commun pour les vélos

Dans les grandes villes, beaucoup de cyclistes n’ont pas de voitures ou sont des touristes. Il serait peut-être temps que la SNCF ou bien les sociétés de tramway et de métro s’en rendent compte ! Actuellement, les cyclistes représentent une part de marché inexploitée ou presque, car dans beaucoup de villes, on n’a pas le droit de monter à bord avec un vélo.

Renforcer la protection des cyclistes par la police

Véhicules garés sur les pistes, sas à vélo non-respecté devant un feu, utilisation du scooter sur les pistes cyclables, etc. Plusieurs mesures déjà mises en place par l’Etat ne sont en réalité pas respectées par les automobilistes. Cela peut entraîner des accidents graves, car comme les piétons, les cyclistes ne peuvent rien faire face à un véhicule plus puissant et plus lourd.

Crédits : Paris en selle.

Les possibilités de financement des voies cyclables

Il existe six sources de financements publics possibles pour l’amélioration du réseau cyclable d’un territoire : l’Europe, l’Etat français, la région, le département, l’intercommunalité et enfin, la commune. Les grandes villes ou les petites villes touristiques soumises à la pollution de l’air ou à l’encombrement routier sont celles qui obtiennent des subventions le plus facilement, au nom de l’intérêt public général, mais tout territoire peut y avoir droit. Par exemple, une communauté de communes ou un parc naturel régional ou national peut demander des subventions pour le développement d’un réseau cyclable homogène, sans discontinuités.

Certaines subventions européennes peuvent être obtenues pour financer des projets d’intérêt public liés au vélo ou aux pistes cyclables, notamment dans le cadre des programmes Feder, Feader, Interreg ou d’autres programmes plus thématiques comme Cosme ou Civitas.

Le site de l’ECF (Fédération Cycliste d’Europe) propose des informations en anglais sur les financements européens de projets vélo.

L’État français peut apporter son soutien aux projets vélo via les Contrats de Plan Etat Région (CPER). Le programme actuel se terminera en 2020 et sera remplacé par un nouveau pour une durée de 5 ans. Il est aussi possible pour des entreprises ou des associations de répondre à des appels d’offres sur la thématique de la mobilité durable par exemple.

Les collectivités territoriales (régions, départements, intercommunalités et communes) sont les principales donatrices en matière d’investissement dans les projets vélo. D’après une “Enquête Territoires” publiée par l’association Vélo & Territoires en 2014, les départements et les régions investissent chacun en moyenne 1,5 million d’euros par an pour le vélo.

Cela est normal dans la mesure où les régions et les départements ont à gérer le transport et la qualité de l’air sur leur territoire, or la mobilité durable et les projets vélo sont souvent associés (développement de voies vertes).

Les intercommunalités comme les communautés de communes ou d’agglomérations, ainsi que les communes, peuvent également participer au financement de projets de voies vertes, au nom de leurs compétences et responsabilités en matière de mobilité, de stationnement, de tourisme et d’urbanisme par exemple.

Que fait le Ministère des Transports en la matière ?

En septembre, la ministre des Transports Elisabeth Borne a prévu de rendre public un plan vélo national. Le plan a déjà souffert d’un report et les associations de cyclistes se sentent au bord du précipice. La ministre a assuré qu’un plan « sincère, structuré et financé » était en préparation avec les grandes villes de France. Bien que la dernière partie semble freiner bon nombre d’élus.

Sources : Parlonsvélo, Paris en selle

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