Pourquoi le corps de cette femme a-t-il été découpé en 27 000 tranches ?

Susan Potter
Portrait de Susan Potter. Crédits : Wikipedia

Décédée en 2015, son corps avait alors été « découpé » en 27 000 tranches. En janvier 2019, le National Geographic relatait sa « rencontre » exceptionnelle avec Susan Potter, une femme incroyable qui se présente aujourd’hui comme le cadavre numérique le plus détaillé du monde.

Il y a 18 ans, l’américaine Susan Potter, alors âgée de 72 ans et diagnostiquée d’un cancer, est entrée dans le bureau du docteur Victor Spitzer, sur le campus médical Anschutz de l’Université du Colorado, et a demandé à faire don de son corps au projet Visible Human. En d’autres termes, après sa mort, Susan voulait que son corps soit congelé puis « coupé » en milliers de fines tranches qui seraient ensuite photographiées et numérisées. Le but serait alors de créer un corps en ligne sur lequel pourraient s’entraîner les étudiants en médecine.

27 000 tranches de 63 microns d’épaisseur

En 2015, Susan est finalement décédée des suites d’une pneumonie. Elle était alors âgée de 87 ans. Il y a quelques mois son corps a ainsi été congelé – comme prévu – puis découpé en 27 000 tranches de 63 microns d’épaisseur. Le processus de création de sa carte corporelle complète s’est poursuivi pendant un an environ. Grâce à ce procédé, Susan est désormais l’une des formes humaines les plus connues et détaillées du monde.

Visible Human Project
Cryosection de la tête d’un homme, publiée le 03 mai 2001. Crédits : Visible Human Project

Étudier l’anatomie masculine et féminine

Le projet Visible Human, inauguré en 1991 par les docteurs Victor Spitzer et David Whitlock, visait à l’époque – et toujours maintenant – à permettre une alternative à l’étude de vrais cadavres (chers, et pas toujours disponibles quand on le souhaiterait). L’idée était alors de s’appuyer sur un vrai cadavre dans le but de le numériser sous toutes les coutures. Ce corps virtuel, incroyablement détaillé, pourrait alors permettre la formation de jeunes médecins.

En 1993, Spitzer et Whitlock tombèrent sur une première personne qui accepta de faire don de son corps à cette fin. Il s’agissait d’un homme, condamné à mort au Texas pour meurtres. Après son décès, son corps fut ainsi « coupé » en 2 000 tranches. Un an plus tard, une femme de 59 ans fut « découpée » en 5 000 tranches de 0,33 millimètres d’épaisseur. Diagnostiquée d’un cancer au début des années 2000, Susan Potter décida alors, elle aussi, de s’inscrire dans ce projet. Se croyant condamnée, elle réussit pourtant à vivre 15 années de plus, pour finalement partir en février 2015 à l’âge de 87 ans.

Susan Potter connaissait le processus par cœur. Après sa mort, son corps a donc été récupéré pour être placé dans un congélateur (à – 26°C) pendant deux ans. En 2017, une scie transversale découpait alors son corps en deux. Une découpeuse se précision a ensuite pris le relais, pour finalement réduire chaque morceau en tranches toujours plus fines. Une fois ce travail terminé, chaque tranche du corps fut ensuite numérisée pour créer un corps virtuel ultra réaliste qui, on l’espère, permettra de faire avancer la science.

Vous pouvez lire l’article complet sur Susan dans le numéro spécial du mois de janvier 2019 de National GeographicThe Future of Medicine.

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