Une récente étude nous montre que le café entraîne une contraction des muscles du petit et gros intestin, facilitant le passage des solides. Et cela n’a rien à voir avec la caféine.
Les buveurs de café sont nombreux à travers le monde. Les Français, de leur côté, se placent à la 17e place des plus grands consommateurs, avec 5,4 kg ingurgités par habitant et par an. Mais peu importe la quantité, un point commun relie la grande majorité des consommateurs : l’effet laxatif. Nombreux sont en effet celles et ceux qui, après quelques gorgées, se pressent aux toilettes pour soulager leurs entrailles. Mais pour quelle raison, exactement ? Pour tenter de le savoir, des chercheurs américains de l’Université du Texas ont proposé un peu de ce précieux breuvage à des rats de laboratoire.
Caféine ou non, mêmes résultats
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont proposé une petite « tasse » quotidienne à quelques spécimens, et pendant trois jours. Certains rats ont eu droit à du vrai café, et d’autres à du décaféiné. Les chercheurs ont ensuite examiné les intestins des différents sujets à l’aide d’une sonde, en se concentrant sur les muscles se contractant et permettant de guider la nourriture (et les déchets fécaux). Les chercheurs ont également testé la manière dont les tissus musculaires de l’intestin réagissaient directement à la boisson en laboratoire.
Résultat : tous les muscles du petit et du gros intestin se sont contractés une fois le café ingéré (ou au contact de la boisson), permettant ainsi aux solides de se déplacer plus rapidement. Et ce même si le café était décaféiné. « Il est intéressant de noter que ces effets sont indépendants de la caféine, car le café sans caféine a eu des effets similaires à ceux de l’ordinaire », explique le gastro-entérologue Xuan-Zheng Shi, principal auteur de l’étude.
Un agent antimicrobien ?
Après les intestins, les chercheurs se sont ensuite concentrés sur les matières fécales des différents sujets. Il ressort alors que comparé aux excréments des rats qui n’avaient pas consommé le précieux breuvage, celui des « buveurs de café » présentait moins de bactéries. Même chose dans une boîte de Pétri. En exposant des matières fécales à une solution composée de 1,5 % de café, les chercheurs ont observé que les bactéries avaient cessé de se multiplier. Le même effet, plus prononcé, a été observé au contact d’une solution composée à 30 % de café. Et, comme pour les intestins, les résultats étaient les mêmes – que le café soit ordinaire ou décaféiné.
« C’est vraiment intéressant, car cela signifie que le café pourrait être un agent antibactérien, note le chercheur. Mais des recherches supplémentaires seront nécessaires pour tenter de comprendre pourquoi le café pourrait avoir cet effet inhibiteur sur le microbiome ». Cette étude élimine en effet la caféine comme agent responsable, mais n’isole pas pour autant la véritable raison de cet effet laxatif. Enfin, notons que cette étude ne s’est concentrée que sur des modèles animaux.
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