Une équipe d’archéologues explique dans la revue Popular Mechanics avoir résolu le mystère d’une main momifiée et teintée de vert attachée à un corps non momifié de bébé mort il y a probablement 800 ans.
En 2005, des archéologues tombèrent sur les restes d’une excavation d’un cimetière médiéval à Nyárlőrinc, en Hongrie ; ils virent alors quelque chose d’étrange : la petite main d’un nourrisson, momifiée et teintée d’une curieuse nuance de vert. Le biologiste János Balázs, de l’Université de Szeged, et ses collègues expliquent aujourd’hui ce processus de momification rarement rapporté dans la littérature scientifique. La coupable était une pièce de cuivre qui avait été placée dans la main du bébé, peut-être pour faciliter son voyage vers l’au-delà.
Les bijoux en cuivre et autres ornements peuvent en effet provoquer une décoloration du squelette lorsque le métal oxydé s’infiltre dans les os. Une analyse chimique des os a récemment confirmé des niveaux de cuivre anormalement élevés (près de 500 fois la concentration normale). Les chercheurs ont ensuite appris que d’autres objets de la même fouille étaient conservés dans un autre musée voisin. Ils trouvèrent alors dans l’une des boîtes un pot en céramique ressemblant à ceux que l’on utilisait couramment pour ce qu’on appelle des « enterrements de pot » et une pièce de cuivre corrodée qui s’adapte parfaitement à la petite main du nourrisson.
Et ainsi un triste conte émerge : « Selon les références ethnographiques, les nouveau-nés morts sans être baptisés étaient enroulés dans une sorte de textile et enterrés dans une marmite (par exemple une cruche de lait) ou une petite boîte en bois dans des cimetières abandonnés généralement situés près des ruines des églises médiévales », peut-on lire dans un article publié en 2016. « Occasionnellement, des pièces de faible valeur étaient placées à côté du corps comme des offrandes : les pièces étaient destinées à faciliter l’entrée de l’âme au ciel ou encore à payer les frais de voyage aux enfers ou à saint Jean-Baptiste pour baptiser le défunt au ciel ».
Par ailleurs, le cuivre, bien connu pour ses propriétés antimicrobiennes, est probablement également à l’origine de la momification du bras de l’enfant (le reste du corps n’était pas momifié). Un doute subsiste néanmoins : les chercheurs expliquent en effet avoir également découvert les restes d’un autre enfant dans ce cimetière où la plupart des ossements sont datés à entre 1200 et 1600 environ. Ce dernier a également été enterré avec une pièce de cuivre, mais aucune momification n’a eu lieu.
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