Pourquoi la prochaine grande pandémie pourrait nous venir d’Amazonie

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Au Brésil, la politique du président Jair Bolsonaro est une catastrophe pour l’Amazonie. Or, en pleine pandémie mondiale de Covid-19, il est essentiel de rappeler les liens entre l’apparition de maladies et les catastrophes environnementales.

De nouvelles maladies aux abords des forêts

En mars 2020, nous évoquions des recherches estimant que la forêt amazonienne pourrait disparaître en un demi-siècle. Depuis l’arrivée de Jair Bolsonaro à la tête du Brésil, les taux de déforestation en Amazonie ne font qu’augmenter. En 2019, la déforestation a même atteint son niveau le plus élevé en dix ans.

Or, il existe une hypothèse concernant un lien entre l’apparition de nouvelles maladies aux abords des forêts et la déforestation. Les secteurs touchés par ces maladies sont logiquement l’agro-industrie et l’exploitation minière, entre autres.

Le site d’information Mongabay a publié un article le 15 avril 2020 expliquant les différents facteurs pouvant prouver cette hypothèse. Selon cette publication, la prochaine grande pandémie pourrait être causée par la rapide déforestation de l’Amazonie.

Amazonie
Et si la déforestation pouvait être à l’origine de la prochaine grande pandémie ? Crédits : Wikimedia Commons / Neil Palmer / CIAT

Plusieurs exemples concrets

En août 2019, des experts internationaux en zoonoses sont allés en Colombie. L’objectif ? Mesurer l’impact des incendies de forêts en cours en Amazonie sur les maladies transmises aux humains par des animaux. Selon les chercheurs, l’Amazonie est une région endémique à de nombreuses maladies transmissibles ou zoonotiques. Or, après un incendie de forêt, une sélection pour la survie peut s’opérer et changer l’habitat et le comportement de certains animaux. Ceux-ci peuvent donc plus facilement infecter les humains.

Au Brésil, on a déjà établi des liens entre maladie et catastrophe environnementale. En 2015 par exemple, le barrage de résidus des mines de fer de Mariana (Minas Gerais) a causé une forte augmentation des cas de fièvre jaune sur les deux années suivantes. Il s’avère que les coulées de boue ont fortement impacté les animaux vivant dans le bassin versant, rendant ces derniers moins résistants aux maladies. Ainsi, de nombreux singes ont contracté la fièvre jaune et les moustiques se sont ensuite chargés de la transmettre aux humains.

Déforester de manière importante est une source de propagation des maladies. Ceci a été prouvé avec le paludisme, là encore dans les zones situées autour de l’Amazonie. Il faut savoir que les moustiques raffolent des parcelles de forêts récemment défrichées. Citons également les bordures de forêts en général, où l’on trouve de fortes températures et de l’eau stagnante présente en quantité.

Nous évoquions il y a peu un lien entre les perturbations du climat et les incendies et un risque accru concernant l’apparition des pandémies. Or, ces événements perturbent les routes migratoires des animaux. Autrement dit, certaines espèces animales potentiellement porteuses de virus migrent vers des zones habituellement plus fraîches et se rapprochent davantage des humains.