Pourquoi la Namibie désire-t-elle vendre 170 éléphants aux enchères ?

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Crédits : Derek Keats / Wikipedia

Récemment, la Namibie a expliqué vouloir trouver un certain équilibre entre la protection des éléphants et le danger que ces animaux représentent pour les zones d’habitation humaines. Ce pays désire vendre 170 de ses éléphants dans un contexte de sécheresse climatique et d’augmentation des effectifs.

Des critères stricts pour les futurs acquéreurs

En Namibie, le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme a récemment annoncé la mise aux enchères de 170 éléphants sauvages. Comme l’expliquait l’Agence Ecofin dans une publication du 4 décembre 2020, il s’agit ici d’éléphants « de grande valeur ». Selon le gouvernement namibien, il y a un besoin de réduire la population d’éléphants sauvages du pays. Plusieurs raisons ont motivé cette décision : les épisodes de sécheresse frappant le pays, l’augmentation des effectifs d’éléphants ainsi que les conflits les opposant aux humains.

Le gouvernement fait activement la promotion de cette mise aux enchères au moyen d’une campagne publicitaire. Selon la réclame, les animaux seront vendus aux ressortissants namibiens, mais également aux étrangers. Toutefois, ces potentiels acquéreurs devront répondre à des critères stricts. Ceux-ci doivent absolument apporter la preuve qu’ils disposent d’installations de quarantaine ainsi que d’une clôture à gibier entourant le lieu où se trouveront les animaux. Les acheteurs étrangers devront également fournir la preuve que leur pays d’origine autorise l’importation d’éléphants.

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Crédits : Frank Vassen / Wikipedia

La Namibie recherche aussi un profit

Selon les autorités locales, l’objectif est de trouver un équilibre entre la protection des espèces dites « de grande valeur » (éléphants, rhinocéros, buffles, etc.) et le danger que ces dernières représentent pour les zones d’habitation humaines. Or, il semble que l’augmentation de la population d’éléphants soit finalement devenue un problème pour ce pays. Après une campagne de conservation ayant reçu un soutien mondial, les effectifs sont passés d’environ 7 500 en 1995 à près de 24 000 en 2019.

La Namibie a cependant déclaré envisager de se retirer des accords régissant le commerce mondial des espèces menacées. Il faut dire que lors d’une réunion de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES), les votants ont massivement rejeté une demande du gouvernement namibien. Celui-ci réclamait un assouplissement des restrictions concernant la chasse et l’exportation de ses rhinocéros blancs.

Il semble donc que mis à part les raisons évoquées, la Namibie souhaite également tirer profit de la chasse aux trophées et de l’exportation d’animaux vivants. En 2019, un millier d’animaux, dont 500 buffles sauvages ont déjà fait l’objet d’une vente aux enchères. La raison avancée à l’époque était la sécheresse. Enfin, il y a quelques mois, ce fut également le cas d’une centaine d’autres buffles.