Il est couramment dit que le manque de sucre peut irriter n’importe qui. Or, il s’avère qu’il n’explique pas à lui seul de l’état dans lequel se trouvent les personnes que la faim tiraille.
Cela peut paraître amusant, mais le mot « hangry » figure depuis peu dans la nouvelle édition du dictionnaire de langue anglaise Oxford. Il s’agit d’un terme issu de la contraction entre les mots « hungry » (avoir faim) et « angry » (énervé). Ainsi, nous avons ici un terme destiné à qualifier la sensation d’irritabilité ressentie lorsque nous avons très faim.
Il existe pourtant des chercheurs qui tentent d’apporter des réponses à ce phénomène, à l’image d’un duo de l’Université d’État de Caroline du Nord à Chapel Hill (États-Unis), dont les résultats ont été publiés dans la revue Emotion le 11 juin 2018. Selon les scientifiques, le manque de sucre ne serrait pas le seul responsable.
Des facteurs psychologiques entreraient alors en compte. Il faut savoir que la faim provoque une hausse de cortisol et d’adrénaline dans notre corps, ce qui contribue à augmenter le stress. Les chercheurs indiquent que lorsqu’une personne s’adresse à une autre qui a le ventre vide, celle-ci ignore cette information, ce qui paraît très logique. Ainsi, la confusion des signaux chez la personne affamée va faciliter l’énervement, car cette dernière rendra (inconsciemment) la seconde responsable de son propre état, ce qui n’a évidemment rien de rationnel.
La spécialiste en psychologie et en neuroscience Jennifer MacCormack, principale auteure de l’étude, donne un conseil afin d’éviter de telles situations conflictuelles. Il est question d’apprendre à se connaître lorsque nous avons faim, de faire la part des choses et éviter un maximum de rejeter la faute sur une autre personne qui n’y est pour rien. Et vous, seriez-vous prêts à faire des efforts dans un tel cas ?
