Pourquoi l’IMC est une mesure imparfaite de la graisse

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L’American Medical Association vient de publier une nouvelle politique sur la façon dont les médecins devraient utiliser l’indice de masse corporelle (IMC), reconnaissant les défauts inhérents à cette méthode. Voici les raisons évoquées.

Qu’est-ce que l’indice de masse corporelle ?

L’indice de masse corporelle est un indicateur couramment utilisé pour évaluer la corpulence d’une personne. On le calcule en utilisant la formule suivante : IMC = poids / taille ^2. L’IMC permet ainsi de classer les individus selon leur statut pondéral général :

– Insuffisance pondérale : IMC inférieur à 18,5

– Poids normal : entre 18,5 et 24,9

– Surpoids : entre 25 et 29,9

– Obésité de classe I : entre 30 et 34,9

– Obésité de classe II : entre 35 et 39,9

– Enfin obésité de classe III (obésité sévère) : indice supérieur ou égal à 40

Si l’IMC est souvent utilisé comme un outil de dépistage pour évaluer les risques potentiels pour la santé associés à un poids insuffisant ou excessif, il n’en reste pas moins une mesure imparfaite de la graisse corporelle selon un nouveau rapport présenté lors de la réunion annuelle de l’American Medical Association tenue à Chicago, et ce, pour trois raisons.

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Pourquoi l’IMC est-il imparfait ?

Tout d’abord, les chercheurs rappellent que cet indice ne fait pas de distinction entre la graisse corporelle et la masse corporelle maigre. Pour rappel, la première fait référence à la quantité de tissu adipeux présente dans le corps. La seconde est quant à elle liée à la quantité de tissus non adipeux présents dans le corps, tels que les muscles, les os, les organes ou encore les tissus conjonctifs.

Par ailleurs, l’IMC ne tient pas compte de la répartition des graisses. Or, nous savons que la graisse du haut du corps augmente par exemple le risque de diabète de type 2 et de maladie coronarienne plus que ne le fait la graisse du bas du corps. Enfin, cet indice ne tient pas compte des différences dans la forme et la composition corporelles relatives des personnes de sexes, d’âges, de races et d’ethnies différents.

D’après les chercheurs, cela est en partie dû au fait que l’échelle de l’IMC est principalement basée sur des données collectées auprès des générations précédentes de populations blanches non hispaniques. Cependant, un même résultat n’entraîne pas le même niveau de risque de maladie chez tous les patients. À titre d’exemple, nous savons qu’au même IMC, les femmes noires et hispaniques ont un risque légèrement plus élevé de développer un diabète de type 2 que les femmes blanches. Pour les femmes asiatiques, le risque serait même double.

Ainsi, de manière générale, l’utilisation généralisée de l’IMC dans la recherche médicale fausse la compréhension du risque de maladie et de décès lié à l’obésité. Pour cette raison, l’American Medical Association recommande que cet indice soit utilisé conjointement avec d’autres mesures de risque valides. Ces dernières incluent les facteurs génétiques, y compris les antécédents familiaux de diabète et de maladie cardiaque, et les facteurs métaboliques, tels que l’hypertension artérielle et la glycémie à jeun.