Pourquoi cet homme a-t-il été interdit de donner du sperme ?

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Crédits : Christoph Burgstedt / iStock

Aux Pays-Bas, un homme a récemment été condamné par les tribunaux à cesser de donner du sperme après avoir engendré plus de 550 enfants dans le monde.

Le don de sperme est un processus par lequel un homme donne son sperme à une « banque » pour une utilisation ultérieure, le plus souvent dans le cadre de fécondations in vitro (FIV) par exemple. Le sperme peut alors notamment être utilisé pour aider les couples ayant des problèmes de fertilité à avoir un enfant.

Dans la plupart des pays, le processus de don de sperme implique généralement un examen médical complet et des tests pour s’assurer que le donneur est en bonne santé et que son sperme est de qualité suffisante. La semence est ensuite congelée et stockée en attendant d’être utilisée. Pour le reste, les règles diffèrent quelque peu selon les régions.

Aux Pays-Bas, contrairement à d’autres pays, le don n’est pas anonyme. Les donneurs doivent en effet donner leur consentement pour être contactés par tout enfant né à partir de leur sperme. La procédure est possible dès l’âge de 16 ans. Par ailleurs, le sperme des donneurs peut être utilisé pour concevoir jusqu’à vingt-cinq enfants dans douze familles différentes. Cependant, il arrive parfois que certains ne respectent pas les règles. C’est notamment le cas de cet homme de 41 ans, appelé simplement Jonathan dans les articles de presse.

Près de 600 enfants

Selon BBC News, cet homme aurait fait don de son sperme à des cliniques de fertilité néerlandaises depuis 2007. Dix ans plus tard, les autorités ont découvert qu’il avait engendré… plus de cent enfants. Dès lors, il lui a été interdit de donner aux cliniques de sperme aux Pays-Bas. Cependant, d’après les conclusions d’une récente affaire civile, l’homme aurait continué à faire des dons à des cliniques à l’étranger, à des personnes rencontrées en passant par des publicités en ligne ou encore à des banques de sperme néerlandaises proposant des services à l’international.

Selon les juges de l’affaire civile, portée par une fondation visant à protéger les droits des enfants nés grâce à un donneur, Jonathan aurait aujourd’hui produit entre 550 et 600 enfants. Il aurait également délibérément mal informé les futurs parents sur le nombre d’enfants qu’il avait déjà engendrés dans le passé.

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lllustration de spermatozoïdes humains faisant la course pour féconder un ovule.
Crédits : Maria Mellor/Flickr – domaine public

Les avocats de Jonathan plaident pour de bonnes intentions : leur client était motivé par son désir d’aider les gens à concevoir. Toutefois, le tribunal souligne que ses actions pourraient avoir des conséquences négatives pour les familles bénéficiaires de ce sperme. Pour les juges, ces dernières pourraient en effet être confrontées au fait que leurs enfants fassent partie d’un « immense réseau de parenté avec des centaines de demi-frères et sœurs qu’ils n’ont pas choisis« .

En conséquence, l’homme a maintenant été interdit de concevoir d’autres enfants via le don de sperme dans quelque pays que ce soit. En cas de récidive, il risque une amende potentielle de 100 000 € par infraction.