Pourquoi faudra-t-il 8 semaines à cet engin pour se rendre sur la Lune ?

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Crédits : dunc/Pixabay

Il y a quelques jours, un petit vaisseau israélien décollait de Cap Canaveral en Floride, à bord d’une fusée SpaceX Falcon 9. Objectif : se poser sur la Lune. L’atterrissage, lui, est prévu pour le mois d’avril. Mais pourquoi est-ce aussi long ?

L’atterrisseur Beresheet, signé SpaceIL, a été lancé avec succès à bord d’une fusée SpaceX depuis la base aérienne de Cap Canaveral. C’était le 21 février dernier. Si tout se déroule sans encombre, l’instrument devrait tourner autour de la Terre pendant environ six semaines sur des orbites de plus en plus larges avant de se tourner vers son objectif final : la Lune. Beresheet devrait arriver sur place le 11 avril prochain, avec plus de 6,5 millions de kilomètres parcourus. À titre de comparaison, la mission chinoise Chang’e 4 s’est positionnée en orbite lunaire en moins de 5 jours. Alors pourquoi est-ce aussi long pour le robot israélien ?

Covoiturage spatial

Parce que l’atterrisseur a partagé une fusée avec deux autres charges utiles : un satellite de télécommunication indonésien, et un engin expérimental de l’US Air Force. « Il s’agit d’une exploration spatiale de style Uber », a déclaré le 20 février dernier le cofondateur de SpaceIL, Yonatan Winetraub, lors d’une conférence de presse. C’est cette stratégie de « covoiturage spatial » qui permet à l’agence de maintenir le coût total de l’opération en dessous des 100 millions de dollars. Une sorte de compromis, dont l’inconvénient est de ne « pas pouvoir choisir complètement son orbite, ajoute le chercheur. Nous devions prendre en compte les exigences des autres charges utiles de la fusée ».

Beresheet fut donc placé en orbite autour de la Terre, sur le chemin menant aux points de largage des deux autres charges utiles. Et forcément, les deux corps célestes (Terre et Lune) n’étaient pas alignés à cet endroit et à ce moment précis. Pour pouvoir se synchroniser, l’instrument doit donc faire ce que les chercheurs appellent des « phases de boucle ». Pendant six semaines, Beresheet va faire le tour de la Terre – plusieurs fois – sur des orbites de plus en plus larges, en attendant de pouvoir être parfaitement aligné avec la Lune.

Une fois sa cible verrouillée, Beresheet mettra finalement les voiles. Il est normalement prévu de se poser en pleine mer de la Sérénité. Si tout se passe comme prévu, l’engin deviendra le tout premier engin financé par des fonds privés à atterrir sur la Lune. Israël, par ailleurs, pourrait également être la quatrième nation à réussir cet exploit, après l’Union soviétique, les États-Unis et la Chine.

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