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Pourquoi faire la sieste est bon pour la santé ?

Crédits : claudioscot / Pixabay

Selon une nouvelle étude, réaliser une sieste, même de courte durée, serait un excellent moyen de lutter contre le stress et l’affaiblissement du système immunitaire causés par une nuit de sommeil trop courte. Explications.

Une étude publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism est venue confirmer les vertus de la sieste pour contre-balancer certains effets négatifs d’une mauvaise nuit sur notre organisme. Au travers de leur recherche, les scientifiques ont en effet montré que réaliser deux siestes de seulement une demi-heure était suffisant pour rétablir les taux d’hormones et de protéines liés au bon fonctionnement du système immunitaire et à la régulation du stress.

« Nos travaux suggèrent qu’une sieste de seulement 30 minutes peut inverser l’impact hormonal d’une mauvaise nuit», déclare Brice Faraut, l’un des principaux auteurs de l’étude. «Il s’agit de la première étude à mettre en évidence le fait que la sieste peut restaurer la santé du système neuro-endocrinien et immunitaire», poursuit-il.

Lien entre hormones et sommeil

Pour comprendre le lien existant entre le fonctionnement hormonal et le sommeil, les chercheurs ont basé leur recherche sur une cohorte de 11 hommes, âgés de 25 à 32 ans. Ces derniers ont dû réaliser deux sessions de sommeil, chacune limitée à deux heures par nuit, dans un laboratoire où l’alimentation et les conditions d’éclairage étaient drastiquement contrôlées.

Durant la première phase de l’expérimentation, les participants n’ont pas pu compenser leur manque de sommeil le jour suivant la privation. À l’inverse, lors de la seconde session, il leur a été proposé de réaliser deux siestes d’une durée de trente minutes chacune. Parallèlement à cela, des analyses d’urine et de salive ont été effectuées auprès de chaque sujet afin de mesurer l’évolution du niveau d’hormones au cours de la journée.

Résultats : Suite au manque de sommeil, tous les participants ont vu leur taux de noradrénaline être, en moyenne, multiplié par deux fois et demi. Il s’agit d’une hormone – et neurotransmetteur – jouant un rôle important dans la réaction de l’organisme face au stress en augmentant le rythme cardiaque, la tension artérielle et la glycémie.

Durant la seconde phase de l’étude, les chercheurs ont néanmoins remarqué que le niveau de noradrénaline redevenait parfaitement normal à l’issu des deux siestes.

Ce même phénomène de régulation a par ailleurs été observé sur le taux d’interleukin-6, une protéine impliquée dans les réponses immunitaires. En effet, alors que le niveau de cette hormone avait fortement baissé chez les participants après la privation de sommeil, il est également redevenu tout à fait normal lors de la seconde session de l’expérimentation.

Une application concrète pour les personnes en manque chronique de sommeil

« Les résultats de cette étude clinique plaident pour l’élaboration de stratégies concrètes qui pourraient aider les personnes manquant de sommeil de façon chronique, comme celles travaillant la nuit », a expliqué Brice Faraut. Des solutions qui seraient les bienvenues au vu d’une enquête réalisée par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) qui a révélé que près d’un tiers des actifs français dormaient en moyenne moins de 6h par nuit…

Sources: TIME – CBS

– Crédits photo : mrehan

Maxime Feutry, journaliste scientifique

Rédigé par Maxime Feutry, journaliste scientifique

Passionné d’arts et de sciences, j'ai été durant plusieurs années rédacteur de Sciencepost avant de passer sous la casquette de correcteur. Curieux et intéressé par les autres cultures, j’espère très bientôt pouvoir voyager afin de les découvrir par moi-même.