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Pourquoi est-il si compliqué de ne plus utiliser d’huile de palme ?

Crédits : Flickr

Il y a quelques jours, une importante réunion a eu lieu à Paris à propos de l’industrie de l’huile de palme. Rendre celle-ci plus durable ou même tenter de s’en passer relève-t-il de l’utopie ?

La réunion en question n’est autre que la Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO) qui s’est tenue à Paris le 26 juin 2018. Il s’agit d’un événement organisé par un organisme privé fondé en 2004 et promotionnant l’utilisation d’une huile de palme plus durable via une certification labellisée. Cependant, alors que cette organisation a pour mission de faire respecter les règles relatives à des plantations respectueuses de l’environnement et de l’humain, la question de son utilisation se pose, car celle-ci couvre un tiers des besoins mondiaux en huile végétale.

Concernant la durabilité, certains acteurs de la filière de la production de l’huile de palme font débat, comme l’explique Inger Andersen, Directeur général de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) :

« Nous avons à maintes reprises surpris des membres de la RSPO qui détruisaient des forêts pour l’huile de palme, y compris l’habitat de l’orang-outan. Si la RSPO veut avoir un avenir, elle doit adopter la politique “pas de déforestation, pas de tourbière, pas d’exploitation (humaine)” et s’assurer qu’elles sont rigoureusement appliquées. »

Lorsque le remplacement de l’huile de palme est évoqué comme solution au niveau de l’industrie alimentaire (et autres produits), rien ne semble simple. En effet, si la culture de l’huile de palme a déjà un effet désastreux sur l’environnement et la biodiversité, d’autres huiles végétales tout aussi gourmandes en terres (voire davantage) prendraient alors sa place et le souci ne serait aucunement résolu.

Erik Meijaard pense que dans un premier temps, il faudrait « faire pression sur des pays comme la Malaisie et l’Indonésie », les deux premiers producteurs mondiaux d’huile de palme. Il serait question de faire en sorte que ces pays développent des plantations sur des zones écologiquement dégradées plutôt que de s’attaquer à la forêt tropicale.

À l’issue de la réunion de Paris, un coup de tonnerre s’est tout de même fait sentir. En effet, la RSPO a écarté le groupe agroalimentaire Nestlé en raison des pratiques du négociant Wilpar ayant fait l’objet d’un récent rapport de Greenpeace.

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