dégâts séisme
Crédits : Ahmed akacha / Pexels

Pourquoi est-il quasiment impossible de prévoir les séismes avec précision ?

Phénomènes naturels souvent dévastateurs, les séismes fascinent les scientifiques depuis longtemps. Néanmoins, les avancées technologiques et autres progrès de la science ne permettent toujours pas de prédire avec précision le moment et le lieu où va se produire un tremblement de terre.

Un type de phénomène complexe et imprévisible

Rappelons tout d’abord que les séismes sont des libérations soudaines d’énergie accumulée en profondeur, au sein de la croûte terrestre. Se forment ensuite des ondes sismiques provoquant des secousses violentes à la surface. Par ailleurs, les tremblements de terre s’associent généralement aux zones de failles géologiques, autrement dit aux points de rencontre entre plusieurs plaques tectoniques.

Si l’on observe assez régulièrement des progrès en géophysique et en sismologie, la prédiction sismique demeure encore un défi majeur pour les scientifiques. En effet, la complexité et l’imprévisibilité de ce type de phénomène rend leur prévision quasiment impossible. Modéliser des séismes est donc une entreprise extrêmement difficile, dans la mesure où il existe différents types de failles et d’interactions entre les plaques tectoniques.

Aux quatre coins du monde, les experts ont recours à des réseaux de capteurs afin de surveiller en permanence l’activité sismique. En résulte des données exploitables, permettant à la fois d’établir des schémas de séismicité, de détecter les changements dans le comportement des failles mais également, de mieux évaluer les risques sismiques dans certaines régions.

faille san andreas
La célèbre faille de San Andreas, en Californie.
Crédits : Doc Searls / Flickr

L’inefficacité des méthodes existantes

Il faut savoir qu’il existe bel et bien des méthodes de prédiction des séismes. Néanmoins, aucune de ces dernières ne se montre réellement efficace. Certaines études considèrent le contexte de sismicité régionale afin d’élaborer des statistiques. Citons par exemple le cas de la Californie, où environ 6% des séismes de magnitude supérieure ou égale à 3,0 sont suivis par un séisme de magnitude plus grande dans les cinq jours et à moins de 10 km. Toutefois, dans la mesure où les séismes se produisent de manière aléatoire dans le temps, ces statistiques sont difficilement exploitables autrement que pour la prévention des risques.

En revanche, certains travaux concernant la prédiction statistique basée sur le clustering ont permis d’établir un taux de réussite pour 5% des séismes, ce qui reste malheureusement très peu. Citons aussi une étude intéressante datant de 2014, ayant désigné la chimie des eaux souterraines comme possible indicateur de la survenue d’un séisme à plus ou moins courte échéance.

Face à l’impossibilité de prédire précisément les séismes, les efforts se concentrent surtout sur la résilience et la préparation. Ces efforts sont relatifs à la mise en place de normes de construction parasismiques, de campagnes de sensibilisation auprès des populations, ainsi qu’au renforcement des infrastructures critiques. L’objectif est donc de minimiser les risques d’impact au niveau de la population, des constructions et autres infrastructures sensibles et/ou vitales, comme les centrales nucléaires. Enfin, si le domaine de la prédiction sismique continue de susciter un grand intérêt, le chemin reste encore très long. Or, il se pourrait même que l’humanité ne puisse jamais être en mesure de prédire précisément l’apparition des tremblements de terre.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.