Selon une étude américaine récente, la pousse des dents de sagesse repose sur plusieurs facteurs. Clairement identifiés dans le cadre de ces recherches, les facteurs en question sont en lien avec le biomécanisme, autrement dit la mécanique des mouvements biologiques du corps humain.
Une coordination faciale et musculaire
La pousse tardive des dents de sagesse reposerait sur des facteurs faisant intervenir le biomécanisme. Cette conclusion est celle d’une étude parue dans la revue Science Advances le 6 octobre 2021 et menée par l’anthropologue Halszka Glowacka et le paléontologue Gary Schwartz de l’Université d’État d’Arizona (États-Unis). Selon le duo de chercheurs, un mode de vie lent, le crâne humain et les muscles servant à la mastication sont à l’origine de l’apparition de ces grosses molaires à partie de l’âge de dix-huit ans.
Pour les scientifiques à l’origine de l’étude, les dents de sagesse commencent à pointer le bout de leur émail lorsqu’apparaît un espace « mécaniquement sûr » au niveau de la mâchoire. Or, il s’avère que la lente croissance de la mâchoire et celle bien plus rapide des dents ne permet pas aux humains de bénéficier d’un espace nécessaire avant un certain âge. Il est ici question d’une coordination faciale et musculaire donnant la capacité aux dents de sagesse de savoir où et quand faire leur apparition.

Le biomécanisme assure un équilibre
Les chercheurs ont réalisé des modélisations biomécaniques en 3D du crâne de 21 espèces de primates. L’objectif était de comprendre ce mécanisme de synchronicité. Or, les modèles générés ont à la fois pris en compte la position de chaque muscle masticateur ainsi que la période de croissance de la mâchoire. Selon les résultats, l’ensemble de ces facteurs se synchronisent et assurent ainsi un certain équilibre pour permettre l’arrivée des dents de sagesse.
« L’étude a révélé que la combinaison de la vitesse de croissance des mâchoires et de la longueur ou de la saillie des mâchoires chez les adultes détermine le moment où les molaires vont émerger. Les humains modernes sont spéciaux parmi les primates étant donné nos profils de croissance prolongés et nos visages rétractés, avec de courtes arcades dentaires« , peut-on lire dans un communiqué officiel.
Dans le cas où ces quatre grosses molaires apparaissent plus tôt que prévu, elles peuvent perturber l’ensemble de l’appareil de mastication. En effet, ces dents peuvent endommager assez sérieusement l’articulation de la mâchoire. Ceci explique donc pourquoi dans de nombreux cas, les personnes n’ont d’autre choix que de se les faire arracher. Pour les chercheurs, le biomécanisme de l’équilibre entre les muscles masticateurs et la croissance de la mâchoire est une sorte de sécurité, bien qu’imparfaite. Ils estiment également que ces travaux donnent de nouvelles pistes aux paléontologues afin de mieux comprendre l’évolution de la mâchoire de nos ancêtres.