Le fait de se gratter est une réaction automatique inconsciente et incontrôlable dont les rouages, qui s’expliquent scientifiquement, sont assez surprenants. Il y a une dizaine d’années, une étude américaine a tenté d’apporter du nouveau à propos de ce phénomène.
Pourquoi se gratte-t-on ?
Tout d’abord, il est essentiel de mentionner le terme prurit. Ce dernier concerne la sensation de démangeaison de la peau, un symptôme le plus souvent lié avec des lésions dermatologiques. Évoquons par exemple l’urticaire, la gale, le psoriasis ou encore tout simplement les piqures d’insectes. Toutefois, le phénomène se produit également assez souvent sans cause connue, si bien que nous parlerons de prurit sine materia.
Par ailleurs, la science sait depuis longtemps que le grattage provoque une légère douleur cutanée capable d’interférer avec la sensation de démangeaison, du moins temporairement. Cela se produit, car la moelle épinière se trouve dans l’obligation de transmettre des signaux de douleur au cerveau au lieu de signaux de démangeaison.
La démangeaison n’est pas une douleur
En 2014, des chercheurs du centre d’étude de la démangeaison de l’Université Washington à St-Louis (États-Unis) ont publié une étude sur le sujet dans la revue Neuron. Selon ces travaux, il existe une sorte de cercle vicieux entre prurit et douleur. Par ailleurs, l’étude a mis en évidence le fait que l’action de se gratter provoquait une libération de sérotonine dans le cerveau, un neuromédiateur qui joue un rôle dans le contrôle de la douleur.
« La sérotonine intervient dans la croissance, le vieillissement, le métabolisme osseux et la régulation de l’humeur. Les antidépresseurs comme le Prozac, le Zoloft et le Paxil augmentent les niveaux de sérotonine pour contrôler la dépression. Le blocage de la sérotonine aurait des conséquences profondes dans tout le corps et les personnes ne disposeraient pas d’un moyen naturel de contrôler la douleur », peut-on lire dans un communiqué qui relate l’étude.
Enfin, la sensation de démangeaison est un mécanisme inconscient qui est en lien avec la libération d’histamine dans la peau ainsi que d’autres médiateurs chimiques. Or, ces médiateurs stimulent les fibres nerveuses sur notre peau, ce qui déclenche le grattage afin de se soulager en créant diversion. Malgré cela, il serait faux d’assimiler la démangeaison comme étant une forme de douleur mineure. En effet, si l’ensemble des organes peuvent être douloureux, la sensation de démangeaison concerne la peau, les muqueuses et la conjonctivite de l’œil. Néanmoins, de plus amples recherches devraient permettre de mieux comprendre ce mécanisme.