Pourquoi crie-t-on quand on a mal ?

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Pourquoi crie-t-on pour exprimer la douleur ? Bonne question, et complexe à la fois. En effet, crier à cause d’une peur ou d’une douleur (physique ou morale) est une expression spontanée de l’Homme (mais parfois aussi de l’animal) réagissant à une émotion. Les scientifiques ne savent pas précisément pourquoi, mais ils avancent quelques pistes, complémentaires.

Selon eux, le cri de douleur servirait à signaler une menace, afin qu’il nous soit porté secours ; à se défendre, en effrayant et faisant fuir son agresseur, ou en lui signifiant d’arrêter son geste, et/ou, enfin, crier servirait à soulager la douleur.

Concernant la théorie du cri comme moyen de communication, une étude menée par Michael Sullivan en 2003 a montré que sur 64 volontaires, les cris étaient plus longs lorsqu’ils étaient émis en présence d’autres personnes, soutenant ainsi l’idée que la vocalisation de la douleur a pour but de signaler une menace afin qu’il nous soit porté secours.

En revanche, l’hypothèse selon laquelle le cri soulagerait la douleur suppose que crier déclencherait, via des mécanismes encore méconnus, la libération de substances neuronales calmantes, comme de l’enképhaline, ou de l’endorphine.

De manière générale, le cri est une réponse de protection réflexe à la douleur. Il n’est pas une verbalisation, mais un signal. Face à une même douleur, on ne crie pas tous et pas toujours, la perception de la douleur étant subjective ; selon notre vécu ou notre état psychologique du moment, on ne ressent pas une douleur donnée de la même façon que son voisin ni de la même façon que la veille. Des facteurs sociologiques peuvent ainsi influencer l’expression spontanée des émotions. Aussi, chaque individu n’exprimera pas sa peur ou son désespoir de manière identique.

L’être Humain n’est pas le seul à crier quand il a mal

Les animaux expriment aussi leurs douleurs, à leurs manières. En ce qui concerne le chat, il s’agit d’un carnivore solitaire. Il ne va donc pas crier, car il ne doit pas être repéré par ses prédateurs. Face à la douleur, le chat va d’abord se recroqueviller, paradoxalement il peut même ronronner. C’est n’est qu’au dernier moment, presque à celui de la mort, qu’il va miauler, ne pouvant ainsi plus contenir la douleur.

Le chien par exemple, qui descend du loup, est un animal sociable. Il peut manifester sa douleur, car ses congénères sont solidaires. En fait, le chien peut même être comédien. Il va lever la patte, surjouer la douleur, avoir un comportement infantile pour solliciter la commisération. S’il est en situation de surattachement avec son maître, il va pleurer, geindre, ou en rajouter.

Les animaux sociaux vont ainsi être plus prompts à manifester leurs douleurs, même si leurs cris ne seront pas forcément audibles pour l’oreille humaine (il faut alerter les siens sans toutefois éveiller les prédateurs). Mais il existe, chez eux, un seuil de solidarité. Si un animal manifeste une trop grande douleur, ses congénères risquent de fuir, car, contrairement à l’homme, les animaux n’ont pas la chance de pouvoir montrer leur faiblesse, au risque de se mettre en danger.

L’Homme étant un animal hautement sociable, la réponse à la question lui aurait-elle été donnée par ses congénères ?

Source : Sciences et Vie