Pourquoi certaines personnes aiment tant l’odeur de l’essence ?

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Vous aimez respirer l’odeur de l’essence ? Rassurez-vous, vous n’être pas seul à profiter de ce plaisir coupable. Mais pour quelles raisons exactement ?

Pour tenter de le comprendre, nous devons nous intéresser à la composition de l’essence. Pour faire fonctionner nos moteurs, nous avons besoin de nombreux ingrédients. Parmi eux, vous retrouverez des lubrifiants, des agents antirouille, des dégivrants, des centaines d’autres hydrocarbures, comme le butane et le pentane, ou encore des composés appelés BTEX, comme l’éthylbenzène, le xylène ou le benzène. C’est ce dernier qui nous intéresse.

Pourquoi ? Parce que c’est lui qui est responsable de l’odeur enivrante de l’essence.

Une odeur puissante

Les molécules odorantes du benzène sont particulièrement puissantes et légères. Un nez moyen humain, par exemple, est capable de détecter une seule de ces molécules parmi un million d’autres. Leur légèreté fait également qu’elles s’évaporent très rapidement. C’est pourquoi nous la sentons quasiment instantanément.

Respirer du benzène est néanmoins très dangereux pour la santé. Si vous pouvez éviter de le faire, ne le faites pas. Mais si c’est aussi dangereux, pourquoi de nombreuses personnes aiment-elles autant son odeur ? Deux explications sont avancées, et l’une d’elles fait appel à notre mémoire.

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Souvenirs agréables

Notre système olfactif entretient en effet une relation particulière avec notre mémoire. Une simple odeur d’herbe coupée suffit à vous rappeler les mercredis après-midi dans votre jardin quand vous étiez petit. L’odeur d’un poulet rôti peut également vous rappeler les bons dimanches en famille, tout comme un parfum peut vous ramener à votre adolescence, lorsque vous commenciez à tomber amoureux.

Ce lien entre parfum et mémoire (appelé phénomène Proust) est aussi fort dans la mesure où l’odorat est le seul de nos sens à ne pas traverser le thalamus avant d’atteindre le cerveau antérieur. Le thalamus, c’est un peu le standard. Ce qui entre par nos yeux, nos oreilles, notre langue ou nos doigts passe obligatoirement par ici. C’est lui qui transmet ensuite l’information au cerveau. Les odeurs que nous respirons, elles, profitent d’une ligne directe.

Par ailleurs, notons que notre bulbe olfactif présente une forte densité de connexions près de notre hippocampe, qui participent à la formation de la mémoire.

Ceci étant dit, cette théorie suggère que les personnes qui aiment l’odeur de l’essence ont peut-être formé une mémoire agréable attachée à l’odeur du benzène. Des moments passés dans un garage avec le papa qui répare la voiture sont un exemple. Il pourrait y avoir beaucoup d’autres événements marquants comme celui-ci qui pourraient expliquer que vous vous êtes attachés, à un moment donné dans le passé, à cette odeur.

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Le benzène comme une drogue

La seconde théorie est plus « physique ». Elle rappelle que le benzène (et les autres hydrocarbures), une fois respiré, inhibe notre système nerveux, ce qui entraîne une sensation d’euphorie temporaire. Le processus d’engourdissement de nos nerfs active la voie de récompense du cerveau en libérant de la dopamine. Autrement dit, le benzène agit un peu comme de la drogue. Nous pourrions ainsi développer une certaine dépendance vis à vis de cette odeur de benzène.

Ces deux théories sont relativement convaincantes. Peut-être même qu’elles se complètent, mais notez qu’aucune d’entre elles n’est acceptée de manière définitive. D’autres recherches seront donc nécessaires pour tenter de savoir exactement pourquoi, dès que vous allez à la pompe à essence, vous expérimentez cette agréable sensation.

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